(Agence Ecofin) – Tour d’horizon de l’actualité Santé de cette semaine en Afrique…

Les changements climatiques annoncent de nouveaux défis sanitaires

Les changements climatiques font émerger de nouveaux défis sanitaires pour le continent, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans un rapport mis en lumière à l’occasion de la journée mondiale de santé. D’après l’agence onusienne, sur les 2121 urgences de santé publique enregistrées dans la région africaine sur les deux dernières décennies (entre 2001 et 2021), “plus de la moitié (56%, ndlr) étaient liés au climat« . De même, les maladies hydriques (liées à la consommation d’eau contaminée par des fèces animales ou humaines) ont représenté 40% des urgences sanitaires liées au climat au cours des deux dernières décennies.

1 changement climatiqueEn Afrique, « les inondations fréquentes et les maladies hydriques et à transmission vectorielle aggravent les crises sanitaires », a déclaré la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Matshidiso Moeti. Ceci, « bien que le continent contribue le moins au réchauffement climatique, il en subit toutes les conséquences » a-t-elle ajouté.

Les perturbations climatiques risquent également de ralentir les progrès dans la lutte contre la faim. Selon le rapport, 78 millions de personnes supplémentaires en Afrique seront confrontées à la faim chronique d’ici 2050.

Cameroun : la riposte contre le choléra continue

L’épidémie de choléra se poursuit dans le pays d’Afrique centrale. Mais selon plusieurs sources sur le terrain, la riposte engagée commence à donner des résultats.

« La situation ici s’est effectivement stabilisée, nous avons eu beaucoup de cas, nous avons eu un cumul de 350 cas de patients qui ont été traités suite à cette maladie, et parmi eux, nous avons eu 6 décès dus au choléra. En ce moment, nous avons 9 patients hospitalisés parce que nous avons libéré certains d’entre eux ce matin », a déclaré notamment, le Dr Martin Mokake, directeur de l’hôpital régional de Buea, cité par Africanews. La baisse n’empêche cependant pas les patients d’affluer dans les centres de soins dédiés. L’épidémie serait favorisée par le déni de son existence par les populations, et un manque de sanitaires et d’accès à l’eau potable. Sur le terrain, les agents de santé travaillent avec la population sur la sensibilisation, l’éducation et la vaccination. Entre le 23 mars et le 5 avril, on recensait 226 nouveaux cas, dont 02 décès. Au total, le pays recensait 4627 et 105 décès, depuis le début de l’épidémie.

L’Union africaine renonce à acheter davantage de doses de vaccin Covid chez Moderna

L’Union Africaine et Covax (le mécanisme, co-piloté par l’OMS et la Gavi, pour faciliter la fourniture en vaccins Covid aux pays en développement), ont décliné les options d’achat de doses supplémentaires de doses de Moderna, alors que les nations en développement peinent à s’approvisionner. Covax renonce ainsi à une option pour 166 millions de doses du vaccin pour le troisième trimestre de 2022, ainsi que pour 166 millions de doses au quatrième trimestre, qui a expiré le 1er avril, selon un porte-parole de la société de Biotech américaine, cité par plusieurs médias internationaux.

Des millions de comprimés d’antibiotique oral pour lutter contre le Pian dans le bassin du Congo

La société pharmaceutique brésilienne EMS est en passe de fournir aux trois pays du bassin du Congo, 6 millions de comprimés d’antibiotique oral à base d’azithromycine, indique l’OMS, dans le cadre de la lutte contre le pian en RDC, en RCA et au Cameroun.

2 pilules

Le pian, est une infection chronique de la peau caractérisée par des papillomes (bosses non-cancéreuses) et des ulcères, qui touche encore les enfants de neuf pays africains. « Bien que le pian puisse être débilitant, en particulier chez les enfants, il peut être soigné grâce à des antibiotiques peu coûteux et efficaces qui ont le potentiel d’accélérer son éradication », a déclaré la directrice régionale de l’OMS-Afrique. La cure à grande échelle contre cette maladie infectieuse concernera au moins 7,4 millions de personnes.

Les Africains auraient bien mieux résisté au Covid-19 qu’on ne le pensait déjà

Selon une étude publiée cette semaine, jusqu’à 65% des Africains auraient déjà été infectés par le SRAS-CoV-2, responsable de la COVID-19, soit près de 100 fois plus que les cas confirmés déclarés. L’étude, dont l’évaluation par les pairs est en cours, a synthétisé 151 études publiées sur la séroprévalence en Afrique entre janvier 2020 et décembre 2021. Elle révèle ainsi que l’exposition au SRAS-CoV-2 est montée en flèche, passant de 3 % (fourchette de 1,0 à 9,2 %) en juin 2020 à 65 % (fourchette de 56,3 à 73 %) en septembre 2021, soit 800 millions d’infections par rapport aux 8,2 millions de cas signalés à cette époque. L’étude a montré que l’exposition au virus a fortement augmenté après l’émergence des variants Beta et Delta. La zone africaine se démarque des autres régions par son nombre élevé de cas asymptomatiques, 67 % des cas ne présentant aucun symptôme. Ce qui serait notamment en lien avec sa forte proportion de jeunes.

Point-santé sur la semaine précédente (OMS)

Dans son bulletin hebdomadaire consacré aux urgences de santé publique dans la Région africaine, le Programme d’urgences sanitaires de l’OMS indique suivre 152 événements sur le continent, dans la semaine du 21 – 27 mars 2022, dont les plus notables sont des cas de méningite en Éthiopie, le choléra au Malawi, et la situation de la Covid-19 dans la région africaine.

Méningite en Éthiopie

Déclarée depuis décembre 2021, l’épidémie de méningite qui sévit actuellement en Éthiopie est jugée “préoccupante”, par l’OMS, car elle intervient dans un contexte où le pays d’Afrique de l’Est fait face “de multiples épidémies, catastrophes naturelles et crises humanitaires”.

3 meningite ethiopiePlusieurs régions ont rapporté au moins un cas suspect de méningite, et les régions d’Oromia, Somali, SNNPR, et Amhara ont franchi le seuil épidémique.

La riposte est notamment limitée par la faible capacité des laboratoires du pays ainsi que le manque de capacités techniques pour la collecte de liquide céphalorachidien afin de confirmer les cas restent des défis majeurs pour la réponse. Pour l’instant, apprend-on, les échantillons de laboratoire sont expédiés hors du pays pour confirmation.

Entre le 7 et le 13 mars 2022, un total de 107 cas suspects de méningite avec zéro décès ont été signalés au niveau national dans 10 régions. Un total de 27 districts étaient en seuil d’alerte, tandis qu’aucun district n’a franchi le seuil épidémique.

Choléra au Malawi

Déclarée début mars 2022 par le ministère de la santé Malawite, l’épidémie fait suite à la tempête tropicale Ana et au cycle Gombe, qui ont gravement touché la région du sud du pays, provoquant des pluies torrentielles et des inondations entre fin janvier et février 2022.4 cholera malawians ce contexte, ont émergé des problèmes d’accès à l’eau potable et aux installations sanitaires. On dénombrait jusqu’à la semaine dernière, 56 cas (dont certains importés de pays voisins, comme le Mozambique), pour 2 décès.

Covid-19 : plus de 7,5 millions de guérisons

Le nombre de nouveaux cas de Covid-19 dans la Région africaine a diminué de 44,0 % au cours de la semaine du 28 mars au 3 avril 2022, par rapport à la semaine précédente. Le nombre de nouveaux décès a diminué quant à lui de 38,0 %.

Dans la région, on dénombre officiellement un peu plus de 12 700 nouvelles infections, 117 nouveaux décès, dans 34 et 13 pays, respectivement. Sur la période, 21 pays (46,0 %) ont signalé une diminution de 20 % ou plus du nombre de nouveaux cas, contrairement à la Côte d’Ivoire, l’Érythrée, l’Eswatini, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et les Seychelles, qui ont connu une augmentation de 20 % ou plus du nombre de cas hebdomadaires.

Au 3 avril 2022, le nombre cumulé d’infections dans la zone s’élevait à 8,21 millions de cas et 170 224 décès, là où plus de 7,5 millions de guérisons ont été enregistrées, soit un taux de guérison de 92,0%.

Congo : sept cas probables de fièvre jaune

Depuis 2021 jusqu’à mars 2022, un total de sept cas probables de fièvre jaune, dont cinq confirmés, ont été signalés au Congo, signale l’OMS. Le cas le plus récent a été signalé dans le district de Talangai, Brazzaville, confirmé par un test de neutralisation par réduction de plaque à l’Institut Pasteur de Dakar. 2 cas ont été signalés à Pointe-Noire. Le contexte est jugé “préoccupant”, par l’agence onusienne, parce que les campagnes de vaccination préventive de masse ne sont pas encore terminées en dehors de Pointe-Noire, et ont été retardées d’un an.

RDC : Suspicion de foyer de méningite

Un possible foyer de méningite est sous le radar des autorités sanitaires depuis le début de l’année. De janvier à mi-mars, un total de 1618 cas suspects de méningite et 118 décès ont été signalés dans l’immense pays d’Afrique centrale. Au début du mois (semaine 9 de 2022), le seuil d’alerte de suspicion de méningite a été franchi dans le district sanitaire de Walikale dans la province du Nord-Kivu située dans la ceinture de méningite de la République démocratique du Congo (RDC). Du reste, plusieurs échantillons testés sont revenus positifs pour Haemophilus Influenza et un échantillon de liquide céphalo-rachidien, positif pour Neisseria Meningitidis. Les activités de réponse sont organisées dans le district sanitaire concerné par les autorités sanitaires, avec le soutien de l’OMS, indique l’agence onusienne.

Ayi Renaud Dossavi

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