La masse médiatique portée sur le sommet Chine-Afrique reste impossible à ignorer durant ces dernières années.

L’importante problématique que les pays africains doivent affronter et répondre reste la suivante :
quelles leçons pouvons-nous tirer des méthodes chinoises et quelles sont les erreurs à éviter ? L’Afrique, tournée vers l’Est, bien qu’elle ne soit pas sans controverse, a sans aucun doute contribué à créer un contrepoids à un monopole économique insuffisamment bénéfique, auparavant exercé par l’Occident. Désormais, c’est le tour aux gouvernements africains d’exploiter la présence de cette influence alternative au profit de leurs citoyens.

L’une des grandes tragédies de l’Afrique est que si peu de ses échanges commerciaux se font entre ses pays. En effet, seuls 12% des échanges africains se font entre pays africains, les plaçant parmi les plus bas du monde, contre environ 50% pour l’Asie et l’Amérique du Nord et 70% pour l’Europe, alors qu’il existe un grand potentiel de conquête en Afrique. On devrait s’interroger : quand est-ce que l’Afrique elle-même pourrait prendre enfin les choses en main pour son propre développement, et investir avec la même rigueur et la même détermination que les différents investisseurs étrangers ?

Notons que la majorité des pays africains sont dépendants depuis de longues années des investissements étrangers directs(IED) pour mettre en œuvre leurs plans de développement. Une dépendance qui n’a certainement pas abouti à des résultats concrets. Il est donc impératif d’encourager le commerce intra-africain et d’unifier le marché continental en s’appuyant sur les pays voisins et les blocs commerciaux régionaux pour soutenir la croissance et parvenir au développement du continent.

La coopération Chine-Afrique rappelle simplement que les pays africains ont surtout besoin d’investir dans (et sur) leur propre continent. Si la Chine, parmi d’autres puissances économiques mondiales, choisit d’investir lourdement en Afrique, c’est parce que ce dernier regorge d’opportunités d’investissement. Celles-ci devraient à la fois motiver et stimuler les pays africains pour qu’ils puissent échanger ces opportunités entre eux et en tirer pleinement profit.

La Chine se livre à une concurrence féroce pour l’influence et la part de marché en Afrique, mais elle permet aussi aux pays africains de tracer leur propre voie, de choisir leurs propres partenaires et d’insister sur leurs propres priorités.

Pour une croissance et un développement durables, l’Afrique devrait se concentrer sur ses échanges et ses investissements intrarégionaux afin d’éviter d’être fortement affectés par la fragilité de l’économie mondiale. De nombreux pays africains ont réussi à sortir de l’emprise vicieuse du sous-développement persistant à travers la combinaison d’une hausse des prix des produits de base, de l’amélioration des pratiques démocratiques et de gouvernance et de l’adoption de la technologie. Une stratégie pertinente qui pourrait aussi se projeter sur la manière dont le commerce intra-africain contribuerait à la prospérité du continent.

Le rôle de l’Union Africaine ainsi que d’autres unions économiques régionales telles que la CEDEAO et la CENSAD sont impératifs au succès de cette stratégie ; en s’inscrivant sous le concept de coopération Sud-Sud et logique « Win-Win » (gagnant-gagnant), utilisant les ressources naturelles et les avantages économiques dans la région pour se promouvoir comme le tremplin de l’investissement continental.

(ADV)

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