A Mafèrinyah, dans la préfecture de Forécariah, plusieurs agriculteurs de la filière pastèque ont enregistré des mauvais résultats au cours de l’année dernière. C’était grâce à l’utilisation de mauvaise qualité d’engrais. Pour corriger ces insuffisances, nous avons rencontré Morlaye Savané, fonctionnaire résidant à Maferinyah. Avec lui, nous avons échangé sur la question. Cependant, il estime que le manque de sensibilisation des paysans à l’utilisation des engrais serait à l’origine de ces mauvais résultats.

« Vous savez depuis l’arrivée du Pr. Alpha Condé au pouvoir, son ambition était de doter les paysan des intrants agricoles. Et généralement ces intrants, notamment les engrais, viennent des pays sahéliens, tel que le Mali par exemple. Donc ce n’est pas adopté aux réalités du sol guinéen. Et les vulgarisateurs agricoles qui sont chargés d’expliquer aux paysans comment utiliser ces engrais ne le font pas. Les paysans aussi utilisent la bouse des vaches, qui n’est pas complètement transformée en véritable engrais organique. Cela cause des problèmes au niveau des fibres de ces produits agricoles, notamment la pastèque », a-t-il fait savoir à l’entame de notre intretien.

A écouter notre interlocuteur, il y a plus de dix ans la sous-préfecture de Mafèrinyah ne parvient pas à avoir des résultats escomptés en matière de la culture de pastèque et même d’autres cultures maraichères. Pour se justifier, il dira :

« Nous sommes trop attelés à l’utilisation des bouses de vaches qui sont très bonnes, mais il faudrait avoir une décomposition organique de ces éléments avant de les utiliser dans les cultures maraichères », dit-il.

Ensuite, il dénonce du fait que la distribution même de ces intrants agricoles à Mafèrinyah est détenue par un clan. Et le pire est que c’es intrants sont généralement orientés vers la culture industrielle, notamment l’ananas.

« Le paysan lambda a les difficultés d’accéder même à un sac d’engrais. Pour le faire, il lui faut quitter Mafèrinyah pour aller à Forécariah trouver cela et avoir la signature de toutes les autorités préfectorales, du préfet aux responsables agricoles avant de retourner encore à Maferinyah. Et parfois même, les paysans s’approvisionnent sur le marché hebdomadaire et on ne sait même pas quels genres de produit que l’on achète ».

Puis d’ajouter : « Quand vous prenez les engrais du sahel pour les adapter aux engrais de chez nous, il faut  après une à deux pluies. Puisque c’est les engrais qui ne tiennent pas les racines et ils ne durent pas sous la terre, donc ils disparaissent ».

En fin, il dira : « Quand tu comparais avant avec les engrais japonais, c’est différent.  C’est pourquoi les paysans fournissent assez d’effort pour se rattraper. Donc la responsabiliser de nos parents sont engagés, mais aussi l’Etat qui ne fait pas la sensibilisation pour faire comprendre aux paysans l’utilisation des ces intrants agricoles ».

Younoussa Sylla et Gassim Soumah, pour guineeminesnature.com

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