(Agence Ecofin) – Début 2020, le gouvernement a exaucé l’un des vœux les plus chers à l’industrie minière sud-africaine : produire par elle-même son électricité. Depuis, les projets d’énergie renouvelable se multiplient et devraient permettre de réduire le déficit énergétique du pays.

Les compagnies minières actives en Afrique du Sud sont prêtes à investir jusqu’à 60 milliards de rands (3,8 milliards $) dans la production d’énergies renouvelables. C’est ce qu’a déclaré mardi 23 novembre Roger Baxter, PDG du Conseil des minéraux, précisant que cela pourrait se traduire alors par 3 900 mégawatts d’électricité en plus pour la nation arc-en-ciel.

Il s’agit, faut-il le noter, d’un objectif beaucoup plus ambitieux que celui annoncé en septembre dernier par le patron de la Chambre des mines. Alors que le gouvernement sud-africain a décidé en juin d’autoriser les miniers à produire par eux-mêmes jusqu’à 100 MW d’électricité (contre 1 seul mégawatt auparavant), M. Baxter avait en effet déclaré que ces derniers prévoient d’y consacrer jusqu’à 40 milliards de rands pour 2 000 MW d’énergie.

Si ces différentes initiatives se concrétisent, cela devrait non seulement améliorer les performances des compagnies minières qui souffrent actuellement du déficit énergétique et des délestages répétés, mais aussi soulager l’Eskom. Selon son PDG André de Ruyter, le fournisseur national d’électricité a en effet besoin de 4 000 à 6 000 MW d’électricité supplémentaire, afin d’opérer un vaste programme de maintenance sur son parc de centrales électriques, sans perturber davantage l’approvisionnement des clients.

Puisqu’il s’agit de projets d’énergie solaire ou éolienne, il faut ajouter que les investissements des compagnies minières participeront aussi à la réduction de leur empreinte carbone et à l’objectif du zéro émission net de carbone prévu pour 2050. Cela pourrait aider aussi l’Afrique du Sud à accélérer son retrait du charbon.

« L’industrie minière a un besoin urgent de compléter l’approvisionnement en électricité d’Eskom. Mais les avantages s’étendent à la diversification de l’approvisionnement, à la réduction de l’exposition à la hausse continue des prix et à l’imprévisibilité de l’approvisionnement », ajoute M. Baxter.

La production d’énergies renouvelables étant néanmoins dépendante de facteurs comme l’ensoleillement ou la disponibilité du vent, la résolution des problèmes de l’Eskom demeure toujours un impératif pour le gouvernement sud-africain, s’il souhaite accroitre la contribution du secteur minier à l’économie.

En 2020, rappelons que les mines ont représenté 8,2 % du PIB sud-africain selon le Conseil des minéraux, contre plus du cinquième, à l’apogée du secteur dans les années 1980.

Emiliano Tossou

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