(Agence Ecofin) – L’évènement réunit décideurs politiques africains et spécialistes du secteur minier et de la transition énergétique autour notamment de la participation de l’Afrique au boom des véhicules électriques, un marché pesant potentiellement 7 000 milliards $ d’ici 2030.

En RDC, le président Félix Tshisekedi a présidé mercredi 24 novembre à la cérémonie d’ouverture du DRC-Africa Business Forum 2021 qui a pour thème : « Développer une chaîne de valeur régionale autour de l’industrie des batteries électriques, et un marché des véhicules électriques et des énergies propres ».

Pendant deux jours, à Kinshasa et en ligne, décideurs politiques, cadres miniers, experts internationaux et locaux discuteront des opportunités qu’offre à l’Afrique la mise en œuvre de la transition énergétique, particulièrement dans la chaîne de valeur des véhicules électriques, des batteries, mais aussi des énergies vertes.

Avec plusieurs pays du continent qui disposent des ressources essentielles (cuivre, cobalt, graphite, lithium) à la réussite de la transition énergétique, l’Afrique peut en effet se positionner comme un acteur majeur dans la chaîne d’approvisionnement. Or, en se contentant d’exporter les minerais, les pays du continent profitent très peu des bénéfices liés à la transformation puis à la commercialisation finale des batteries lithium-ion, des câbles en cuivre, des aimants à base de terres rares pour les éoliennes, etc.

Une nouvelle étude de BloombergNEF, commanditée par plusieurs partenaires de l’évènement dont la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), la BAD, l’Africa Finance Corporation (AFC), Afreximbank ou encore la Banque arabe pour le développement économique en Afrique, offre un aperçu du potentiel inexploité du continent.

Selon l’évaluation en effet, la RDC peut, par exemple, construire une usine de précurseurs de cathodes de 10 000 tonnes avec un investissement de 39 millions $, contre plus de 120 millions $ pour la même usine aux Etats-Unis ou 112 millions $ en Chine.

La RDC n’est pas le seul pays à disposer dans son sous-sol des métaux indispensables aux véhicules électriques et aux énergies renouvelables. L’un des objectifs de cette rencontre est donc aussi de mettre en place des plateformes de concertation entre pays africains afin de déboucher sur des initiatives communes de création de valeur ajoutée pour les minéraux extraits sur le continent.

« Avec l’opérationnalisation de la ZLECAf, la RDC peut recevoir d’autres apports de minéraux en amont nécessaires à la fabrication de batteries lithium-ion de type MNC [manganèse, nickel, cobalt, Ndlr] – comme le manganèse en provenance d’Afrique du Sud et de Madagascar, le Cuivre de la Zambie, le graphite du Mozambique et de Tanzanie, et le lithium du Zimbabwe, pour n’en citer que quelques-uns. », avance Vera Songwe, secrétaire exécutive de la CEA.

« Contrairement aux flambées antérieures des prix, les pays africains doivent se hisser au sommet de la chaîne de valeur grâce à l’enrichissement, à la fonte et à l’affinage des minéraux et rompre avec l’exportation de produits non transformés », ajoute Samaila Zubairu, président de l’AFC.

Notons que la rencontre enregistre la participation du président zambien Hakainde Hichilema, dont le pays est deuxième producteur de cuivre, l’un des métaux phares de la transition énergétique.

Emiliano Tossou

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