(Agence Ecofin) – Depuis le début de la guerre en Ukraine, de nombreuses voix appellent à bannir le russe Alrosa, premier producteur mondial de diamants, des principales places de marché. Après les bijoutiers américains Tiffany & Co. et Signet Jewelers, c’est au tour de l’Etat fédéral d’accéder à cette demande.

Les Etats-Unis interdisent désormais à toute personne physique ou morale ayant des liens avec ce pays d’effectuer des transactions avec le géant russe du diamant Alrosa. C’est l’annonce faite le jeudi 7 avril par le département du Trésor américain, sept semaines après le début de la guerre en Ukraine.

Cette décision s’inscrit dans un cadre plus large de sanctions visant les intérêts russes et pourrait entrainer le bannissement des pierres précieuses d’Alrosa, premier producteur mondial de diamants avec une production qui représente environ 30 % de l’offre du marché.

Or, les Etats-Unis sont le premier marché de consommation de diamants au monde, aussi bien pour les diamants taillés que pour les bijoux en diamants, avec plus de la moitié des ventes mondiales en 2020, selon les données du groupe De Beers. Si Anvers reste « la plus importante porte d’entrée au monde pour les diamants russes » avec l’équivalent de 1,8 milliard $ de diamants passés par la ville belge l’année dernière, l’étendue des sanctions américaines pourrait en effet empêcher, in fine, les diamants russes de se vendre aussi bien que d’habitude.

De Beers, actif dans l’exploitation de ces pierres précieuses dans plusieurs pays d’Afrique australe et au Canada, pourrait donc tirer profit de l’absence des diamants russes sur le marché américain. La compagnie cite régulièrement les Etats-Unis comme l’un des moteurs de la croissance de la demande et des prix des diamants au niveau mondial depuis plus d’un an, une situation qui pourrait donc s’accélérer face à cette nouvelle mesure qui risque de réduire un peu plus l’offre sur le marché.

Les pays africains qui devraient profiter d’un tel concours de circonstances sont le Botswana (qui représente 70 % de la production chez De Beers), l’Afrique du Sud, la Namibie, l’Angola ou encore le Zimbabwe.

Emiliano Tossou

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