Cette semaine, nous avons rencontré pour vous Monsieur Alphonse Loua. Il est chargé d’études au bureau de stratégie et développement du ministère de l’agriculture, à la division de suivi et évaluation des programmes. Les échanges ont porté sur la politique d’intégration des jeunes dans le secteur agricole guinéen. L’objectif recherché est de sensibiliser l’ensemble des parties prenantes afin d’éviter les risques liés à l’immigration irrégulière, devenue la pandémie du siècle.

Lisez….

Bonjour Monsieur

Bonjour !

Dites-nous, selon vous comment l’agriculture peut-elle devenir un moyen de rétention des jeunes vers la migration ?

Comme tout secteur économique, l’agriculture est un secteur de développement économique qui a un effet rapide sur la croissance économique y compris la création du revenu décent au niveau des jeunes et des populations en général. Dans les autres secteurs, quand on prend par exemple les mines, il faut de gros moyens pour vraiment évoluer. Mais en agriculture, tu peux commencer très petit et grandir vite. Donc l’agriculture est un moyen rapide pour un jeune de se retrouver.

Est-il possible dans ce cas de faire une campagne de sensibilisation pour informer les jeunes?

Oui tout à fait. C’est pourquoi malheureusement les gens ne sont pas très bien informés. On voie seulement le côté pénible de l’agriculture. Comme souvent le revenu aussi devient maigre, ce qui fait que les gens refusent de se lancer dans l’agriculture. Et plus, il y a le manque de soutien et d’encadrement. Le peu de personnes qui évoluent dans le secteur ne sont pas en réalité soutenues. En fin de compte, les revenus deviennent de plus en plus maigres. Ce qui décourage.

Selon vous, quelle est la politique réelle pour impliquer les jeunes dans le secteur agricole en Guinée

Il faut mener une stratégie globale. D’abord, il faut informer les gens. Beaucoup de gens ne sont pas réellement informés sur ce que peut vainement l’agriculture dans le cadre du développement humain. Il faut passer l’information et préparer les gens à l’activité, au métier d’agronome. Il ne s’agit pas seulement d’aller prendre la houe ou la daba pour dire que je vais cultiver telle ou telle chose, il faut avoir une formation de base. C’est ce qui manque généralement aux gens et même ceux qui  sont dans ce secteur actuellement. Ils ont été traditionnellement formés, mais pas sur les techniques modernes. Ce qui fait qu’en fin de compte, le rendement est très faible. Il faut les former correctement et les incuber.
En plus de la formation, les gens ont besoin des financements.  Il faut avoir une source de financement pour pouvoir évoluer sur le terrain. Mais si les gens n’ont pas cette source de financement, et ils ne sont pas appuyés et que nous n’avons pas de banque agricole, les micro-crédits qu’on a sur place, et les institutions, financent partiellement les projets. Avec ça on ne pourra pas s’en sortir.

Y’a-t-il  en Guinée des structures agricoles de financement de jeunes ?

Il y a par exemple l’agence nationale AMPROCA qui soutient les agriculteurs. Même ça, je dirais que c’est insuffisant  moi je me dis que cela est insuffisant dans la mesure où il faut un programme bien structuré, bien organisé uniquement pour les jeunes, pour les professionnaliser dans le secteur. Quand on prend certains pays tels que les Etats-Unis, le nombre d’agriculteurs n’est pas élevé comme chez nous, mais les moyens et la professionnalisation, avec le soutien de l’Etat, ils arrivent à nourrir la population et exporter ailleurs. Donc chez nous aussi il ne s’agit pas d’avoir un grand nombre, mais il s’agit d’avoir des professionnels sur les terrains. Sur la chaine de valeur il faut que les gens soient réellement professionnalisés.
Quels sont les projets phares au niveau du ministère en matière agricole ?

Il y a des projets qui sont en cours d’étude, d’autres ont pris fin, et il y en a qui sont en démarrage. Je peux citer par exemple agri femme qui va démarrer bientôt, il y a aussi PADAG, il y a le projet Gaoual-Koundara qui doit aussi démarrer, il y a un autre projet financé par la banque mondiale qui couvre un peu le territoire national. Tous ces projets sont en cours de démarrage. Tout ceci, c’est pour le développement agricole, la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté.

Votre appel à l’endroit des acteurs pour leur soutien à la jeunesse ?

Bien que les autorités sont en train de trouver solution aux problèmes de migration des jeunes, c’est qui est mieux de faire c’est de renforcer encore la stratégie surtout au niveau des zones rurales, faire de telle sorte que les jeunes restent sur place. Il faut les installer et les maintenir. Quand tu dis par exemple à un jeune de quitter Conakry pour aller faire l’agriculture dans une zone rurale, d’abord il faut qu’il soit convaincu de ce qu’il va gagner dans ça. S’il n’est pas convaincu, il ne va pas accepter. Donc il faut une stratégie non seulement d’informer, de motiver mais aussi d’encadrer les jeunes, de les professionnalisé et de les maintenir, c’est à dire promouvoir l’entrepreneuriat agricole. C’est ce qui pourra vraiment résoudre les problèmes d’immigration à éviter aux jeunes de partir.

L’immigration, les gens prennent ça comme la solution immédiate à leur problème d’emploi. Donc pour eux la solution à tout, c’est d’aller dans les autres pays. Et cela parfois il y a des regrets malgré que certains réussissent, mais la plupart regrettent parfois pourquoi ils se sont lancés dedans. Donc pour mieux empêcher ces cas, c’est mieux d’adopter une stratégie pour mieux maintenir les jeunes dans le secteur agricole tout en les formant, les appuyant et les encadrant  pour faire la promotion de l’ agriculture.

Merci Monsieur

Je vous remercie

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