La Guinée-Bissau va lancer un programme de diversification de son agriculture pour réduire sa dépendance aux monocultures de riz ou de noix de cajou, lutter contre la pauvreté et amplifier sa résilience au changement climatique, avec l’aide des Nations unies, a annoncé l’organisation jeudi.

Au total, l’investissement porte sur 65,7 millions de dollars dans ce petit pays d’Afrique de l’ouest, l’un des plus pauvres et des plus fragiles du monde, en proie actuellement à une crise politique deux mois après la présidentielle.

Compte tenu du climat sahélien aride, le programme comporte des mesures pour réduire les feux de brousse et le déboisement, améliorer la gestion de l’eau, augmenter la teneur en matière organique des sols cultivés et préserver et créer des forêts sur les plateaux, indique dans un communiqué le Fonds international de développement agricole (Fida), agence onusienne basée à Rome, spécialisée dans l’agriculture.

Il sera mis en oeuvre dans quatre régions, Baata, Cacheu, Gabu et Oio et aménagera 14.000 hectares de bassins versants ainsi que 3.500 hectares de basses terres cultivables.

En outre, 175 kilomètres de routes, trois marchés de demi-gros, cinq marchés hebdomadaires et deux centres de collecte seront rénovés.

Le projet ciblera les femmes, les jeunes, les handicapés ainsi que les migrants rentrés au pays. Il doit bénéficier à quelque 287.000 petits exploitants. Le pays compte 1,8 million d’habitants.

Dans les zones rurales, jusqu’à 80% de la population vit dans une extrême pauvreté et est particulièrement menacée par l’augmentation des températures, la hausse du niveau de la mer et les perturbations climatiques qui touchent la production agricole, note le Fida, qui y a investi 45 millions de dollars dans cinq projets de développement rural depuis 1983.

Le financement prévoit un prêt de 11,8 millions de dollars et un don de 4,3 millions de dollars du Fida. L’État bissau-guinéen contribue à hauteur de 7,6 millions de dollars, auxquels s’ajoutent 4,9 millions de dollars apportés par les bénéficiaires eux-mêmes ainsi que des cofinancements venant d’autres partenaires de développement, précise le Fida.

L’accord de financement a été signé par correspondance par le président du Fida, Gilbert F. Houngbo, et par le ministre des Finances Geraldo João Martins.

Deux mois après l’élection présidentielle du 29 décembre, deux chefs d’Etat rivaux ont été investis en Guinée-Bissau, abonnée aux coups de force politiques: elle a connu quatre coups d’Etat et 16 tentatives depuis son indépendance en 1974.​

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