Le nombre de personnes nécessitant des interventions liées aux maladies tropicales négligées (MTN)  a diminué de 80 millions entre 2020 et 2021, et huit pays ont été certifiés ou validés comme ayant éliminé une de ces maladies pour la seule année 2022, a indiqué lundi l’Organisation mondiale de la santé (OMS), relevant toutefois que des investissements sont essentiels pour maintenir les progrès accomplis.

Selon l’OMS, davantage de pays éliminent ces affections. En décembre 2022, 47 pays avaient éliminé au moins une MTN et d’autres pays étaient en passe d’atteindre cet objectif, selon un nouveau rapport d’activité de l’OMS publié en marge de Journée mondiale des maladies tropicales négligées.

Les réalisations effectuées en 2021-2022 s’appuient sur une décennie de progrès significatifs. En 2021, 25% de personnes de moins qu’en 2010 ont eu besoin d’interventions contre les MTN.

Plus d’un milliard de personnes ont été traitées contre les MTN chaque année entre 2016 et 2019 grâce à des interventions de traitement de masse.

« Dans le monde entier, des millions de personnes ont été libérées du fardeau des maladies tropicales négligées, qui maintiennent les gens prisonniers des cycles de la pauvreté et de la stigmatisation », a déclaré dans un communiqué, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.

1,65 milliard de personnes ont besoin d’un traitement pour au moins une MTN

Malgré ces progrès accomplis, l’OMS admet qu’il y a encore beaucoup de travail à faire. Car les MTN continuent de toucher de manière disproportionnée les communautés les plus pauvres de la, principalement dans les régions où la salubrité de l’eau, l’assainissement et l’accès aux soins de santé sont insuffisants.

Bien que pas moins de 179 pays et territoires aient signalé au moins un cas de MTN en 2021, 16 pays représentaient 80% de la charge mondiale des MTN. On estime qu’environ 1,65 milliard de personnes ont besoin d’un traitement pour au moins une MTN, dans le monde.

Le rapport note également l’impact important que la Covid-19 a eu sur les interventions communautaires et sur l’accès aux établissements de santé, ainsi que sur les chaînes d’approvisionnement en produits de santé. Cela a conduit à une diminution de 34% du nombre de personnes recevant un traitement contre les MTN entre 2019 et 2020, même si une reprise générale des activités a permis une augmentation de 11% de la reprise en 2021, où environ 900 millions de personnes ont été traitées.

« La bonne nouvelle est que nous disposons des outils et du savoir-faire non seulement pour sauver des vies et prévenir la souffrance, mais aussi pour libérer des communautés et des pays entiers de ces maladies. Il est temps d’agir maintenant, d’agir ensemble et d’investir dans les MTN », a ajouté le Dr Tedros.

Les maladies tropicales négligées (MTN) constituent un groupe diversifié de 20 affections qui sévissent principalement dans les zones tropicales, où elles touchent plus d’un milliard de personnes dans les communautés les plus pauvres.

Agir ensemble et investir dans les MTN

Les MTN comprennent : Ulcère de Buruli, maladie de Chagas, dengue et chikungunya, dracunculose, échinococcose, trématodoses d’origine alimentaire, trypanosomiase humaine africaine, leishmaniose, lèpre, filariose lymphatique, mycétome, chromoblastomycose et autres mycoses profondes, onchocercose, rage, gale et autres ectoparasitoses, schistosomiase, géohelminthiases, envenimation par morsures de serpent, taeniasis/cysticercose, trachome et pian.

Le nouveau rapport met l’accent sur les efforts et les investissements plus importants nécessaires pour inverser les retards et accélérer les progrès vers les objectifs de la feuille de route sur les MTN d’ici 2030. La promotion de l’appropriation et de la responsabilisation des pays, ainsi que la durabilité et la prévisibilité du financement, sont essentielles pour atteindre les objectifs de la feuille de route sur les MTN.

Il s’agit aussi de permettre aux pays de tenir leurs engagements de fournir des services MTN de qualité aux populations concernées. La collaboration et les partenariats multisectoriels sont essentiels pour y parvenir.

A ce sujet, l’OMS et Gilead Sciences ont signé la semaine dernière un nouvel accord pour le don de plus de 300.000 flacons d’AmBisome (amphotéricine B liposomale pour injection) pour le traitement de la leishmaniose viscérale dans les pays les plus touchés par la maladie, prolongeant leur accord précédent jusqu’en 2025. La nouvelle collaboration de trois ans est estimée à plus de 11 millions de dollars et prévoit également un soutien financier à l’OMS.

https://news.un.org/fr/story/2023/01/1131802

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