Dans le cadre du processus national de réforme foncière, l’ONG ACORD Guinée, avec l’appui technique et financier de la FAO, a organisé ce jeudi 26 juin 2025 un atelier national de réflexion et de partage d’informations sur les Résultats de l’Appui de la FAO à la plateforme nationale et la promotion des Directives Volontaires en Guinée.
Suite à la tenue des EGFS ( Etats généraux du foncier ) en 2022, le Gouvernement guinéen, avec l’appui de la FAO et l’AFD a engagé deux processus de réformes foncières à travers l’élaboration de deux documents stratégiques majeurs : la Politique Foncière Nationale (PFN) porté par le MUHAT et la Politique Foncière Agricole (PFA) porté par le MAGEL. Deux versions provisoires de ces politiques ont été produites et soumises à l’analyse des parties prenantes.
Cette initiative s’aligne sur les orientations définies par les autorités guinéennes sous l’impulsion du Chef de l’État, le Général Mamady Doumbouya, qui fait de la gouvernance foncière un levier essentiel du développement durable, de la cohésion sociale et de la sécurité alimentaire.
Cette rencontre vise à renforcer l’appropriation collective et inclusive des réformes en cours, avec un accompagnement technique et financier de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture), fidèle à son engagement en faveur d’une gouvernance foncière responsable.
Plusieurs acteurs ont pris part à cette rencontre, notamment les membres de la plateforme nationale multi-acteurs sur le foncier, des représentants des ministères notamment de l’Agriculture et de l’Élevage, de l’Environnement, de la Justice ,des organisations paysannes, de la société civile, des médias et des PTF, ainsi que des experts venus du Mali, du Sénégal et du Burkina Faso. Ces derniers ont partagé leurs expériences en matière de réformes foncières afin de renforcer les capacités des acteurs guinéens.
Pour Ibrahima Soumaoro, responsable du programme à ACORD-Guinée, « la réforme foncière en Guinée est stratégique, car bien que le Code foncier et domanial date de 1992, les dispositifs actuels restent insuffisants face aux enjeux d’accès sécurisé à la terre et de reconnaissance des droits coutumiers ».
ACORD-Guinée a profité de cet atelier pour partager les résultats de l’appui de la FAO dans le cadre de la mise en œuvre des Directives Volontaires sur la gouvernance foncière en Guinée.
Selon Abdoulaye Diaga Bah, assistant au programme à la FAO, la gouvernance foncière est « un pilier fondamental de tout développement durable ». Il a rappelé les nombreux défis auxquels la Guinée est confrontée, notamment l’insécurité foncière, les conflits, la non-reconnaissance des régimes coutumiers, la mauvaise gestion des ressources naturelles.
C’est pour répondre à tous ces défis que les Nations Unies ont recommandé l’adoption des Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers, un cadre désormais intégré dans la réforme guinéenne, avec l’appui de la FAO.
« La Guinée est d’ailleurs le premier pays à avoir mis en place une plateforme multi-acteurs sur la gouvernance foncière, conformément aux recommandations des Directives Volontaires et de l’Union africaine sur les politiques foncières », ajoute Abdoulaye Diaga Bah.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par Mme Madina Bah, directrice nationale du foncier rural et du patrimoine. S’exprimant au nom du ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, M. Félix Lamah, elle a salué les résultats obtenus et a insisté sur l’étape cruciale à venir, en l’occurrence la mise en œuvre des politiques élaborées. « Le ministère est porteur de la politique, mais ce sont vous, les acteurs de terrain, qui êtes les véritables acteurs de la mise en œuvre », a-t-elle déclaré.
Pour Aboubacar Pastoria Sylla, vice-président de la CNOP-G, « la gouvernance foncière est une thématique préoccupante car la terre est aujourd’hui au cœur des enjeux économiques et sociaux ». Il a salué l’initiative d’ACORD-Guinée et insisté sur la nécessité de politiques consensuelles pour prévenir les conflits, protéger les ressources naturelles et garantir les droits des producteurs locaux, qui assurent plus de 75 % de l’approvisionnement alimentaire du pays.
De son côté, Macky Bah, représentant pays d’ACORD Guinée, a souligné que l’atelier est une opportunité pour « partager les résultats concrets de l’appui de la FAO » et pour s’assurer que les préoccupations des communautés rurales, notamment les petits producteurs, soient pleinement intégrées dans les documents en cours de validation . Il a enfin remercié le Gouvernement guinéen pour avoir engagé avec détermination le processus de réforme foncière avec volonté politique manifeste pour doter notre pays d’un cadre juridique et institutionnel adapté aux réalités locales vers une gouvernance foncière inclusive, équitable et durable.
Younoussa SYLLA, pour guineeminesnature.com