Les ordures ne sont que la face visible de l’iceberg. A Kindia, plusieurs citoyens ont installé leurs latrines au bord de la rivière Wawa, entraînant le déversement des matières fécales et des eaux de toilettes dans le cours d’eau. Cette pollution a des conséquences désastreuses tant sur la santé humaine que sur la biodiversité. Face à cette situation, le directeur préfectoral de l’environnement et du développement durable de Kindia appelle à une prise de conscience collective.

Fara Kamano, directeur préfectoral de l’environnement et du développement durable de Kindia

« Regardez le lit de la rivière Wawa. Vous ne verrez que des matières plastiques. Les gens ont transformé ce cours d’eau en dépotoir d’ordures. Personne ne le fait si ce n’est pas la communauté, les riverains. Nous sommes en train de les interpeller à la bonne prise de conscience. Si cela continue, toutes les couches de Kindia sentiront les méfaits. Protégeons ensemble nos têtes de sources« , a réagi Fara Kamano.

La rivière Wawa est en effet gravement polluée par des déchets de tout genre, représentant un véritable danger pour l’écosystème aquatique. Le directeur de l’Agence Communale Eau et Assainissement (ACEA), Lansana Fadil Sylla, a fourni de nombreux efforts pour protéger les trois rivières qui traversent la ville de Kindia, mais ces efforts se révèlent souvent vains. Il déplore la situation et souligne l’urgence de la préserver.

« Nous avons procédé au nettoyage des lits des trois rivières qui traversent la ville de Kindia pour éviter les inondations. Il faut reconnaître que la commune avait fourni beaucoup d’efforts. Les citoyens de Kindia ne doivent pas transformer les rivières en dépotoir d’ordures », a conseillé Lansana Fadil Sylla.

Plusieurs projets ont été mis en place pour le curage des lits de ces cours d’eau afin de réduire les risques de catastrophe, mais ces initiatives n’ont pas suffi à atténuer l’ampleur des dégâts causés par l’action humaine. Aujourd’hui, la rivière Wawa se tarit. La faune aquatique, jadis riche, est menacée de disparition. Il est devenu difficile de rencontrer un reptile ou une carpe dans cette rivière qui était autrefois peuplée d’animaux d’eau douce. La faune aquatique meurt lentement.

De Kindia, Ibrahima Sory Traoré, pour guineeminesnature.com