Après une envolée de 18% en 2022, la demande du cadet des métaux précieux devrait baisser de 6% cette année. Mais ce repli ne suffira pas pour mettre un terme au déficit du marché qui dure depuis 2021.

Le marché mondial de l’argent devrait enregistrer un déficit de 142,1 millions d’onces en 2023, malgré une baisse de la demande et une légère hausse de l’offre par rapport à 2022, selon un rapport publié fin avril dernier par le Silver Institute, l’association internationale regroupant les principaux acteurs du secteur.

Intitulé « World Silver Survey 2023 », le rapport précise que le déficit prévu cette année interviendrait après des déficits successifs de 237,7 millions d’onces en 2022 et de 51,1 millions d’onces en 2021.

Après sa forte envolée de 18% durant l’année écoulée, la demande mondiale du métal blanc devrait ralentir en 2023 pour se situer à 1,1670 milliard d’onces (-6% par rapport à 2022). Le recul de la demande concernera notamment les secteurs de l’argenterie (-24%), de la bijouterie (-15%) et de la photographie (-4%). Malgré ces baisses prévues durant l’année en cours, la demande de ces secteurs reste à un niveau historiquement élevé.

La demande d’argent sous forme de lingots et de pièces provenant des investisseurs devrait baisser de 7% cette année alors que celle de provenant de l’industrie devrait enregistrer une hausse de 4%, pour atteindre un niveau record de 576,4 millions d’onces.

Les applications industrielles de l’argent concernent, entre autres, les soudures et les alliages pour brasures, les batteries électriques, la verrerie, les puces LED, les réacteurs nucléaires, l’énergie photovoltaïque, les puces RFID, les semi-conducteurs, les écrans tactiles et la purification de l’eau.

Le rapport révèle également que l’offre du cadet des métaux précieux devrait s’établir à 1,0249 milliard d’onces en 2023, ce qui représente une hausse de 2% par rapport à 2022. Cette légère hausse découlera essentiellement de l’augmentation attendue de la production minière alors que l’approvisionnement du marché provenant de l’activité du recyclage devrait rester stable.

Des prix en baisse malgré un marché déficitaire

Le déficit de l’offre, qui perdure depuis 2021, ne suffira pas cependant à engendrer une hausse du prix de l’argent et à restaurer son statut de valeur refuge face aux incertitudes économiques et géopolitiques comme l’inflation, la récession ou les conflits, en raison notamment du dollar fort et des taux de rendement élevés des obligations américaines, que les investisseurs préfèrent.

Le prix moyen de ce métal précieux devrait se situer à 21,30 dollars l’once en 2023, soit une baisse de 2 % par rapport à l’année précédente.

Selon les prix au comptant de clôture de la London Bullion Market Association, le prix moyen de l’once d’argent s’est élevé à 21,73 dollars en 2022, ce qui représente une baisse de 13,5 % par rapport à la moyenne de l’année 2021, qui était de 25,14 dollars l’once.

En ce qui concerne les perspectives à plus long terme du marché de l’argent, le Silver Institute s’attend à ce que la production minière de ce métal continue à croître durant les quatre à cinq prochaines années à la faveur de l’entrée en production de nouveaux gisements, avant de commencer à diminuer sous l’effet de la baisse de la teneur et de l’épuisement des réserves dans les anciennes mines.

La production issue de l’activité du recyclage devrait, quant à elle, diminuer sur le moyen terme avant de repartir à la hausse ultérieurement, reproduisant ainsi l’évolution attendue des prix dans les secteurs de la bijouterie et de l’argenterie.

Le rapport révèle par ailleurs que l’offre mondiale d’argent est restée stable en 2022, à 1,0047 milliard d’onces, alors que la demande a enregistré une hausse de 18%, à 1,2424 milliard d’onces.

En Afrique, le Maroc, le Botswana et l’Afrique du Sud sont les principaux producteurs d’argent.

(Agence Ecofin) 

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