Les marchés de Kindia sont actuellement inondés d’ananas, mais beaucoup de consommateurs se plaignent de leur manque de sucre. Le goût laisse à désirer, et cette situation est largement imputée à une mauvaise utilisation des engrais.

Ce mercredi matin, Elhadj Moussa Camara, président de la Fédération des Planteurs de la Filière Fruit de la Basse Guinée (FEPAF-BG), a expliqué que l’absence de potasse dans le processus de culture en est la principale cause.

« Quand vous appliquez correctement les doses prescrites pour la production de l’ananas, vous obtenez un fruit de qualité. Il faut, pour un fruit, 4 grammes d’azote, 10 grammes de potasse et entre 1 et 2 grammes de phosphore. Si ces dosages sont respectés, on peut atteindre une qualité premium, avec un taux de sucre entre 12 et 20. Pour l’export, le minimum acceptable est 12. Généralement, on se situe entre 12 et 14, et les meilleures variétés, comme la Baronne, peuvent aller un peu plus haut. Mais si on utilise le triple d’engrais, le fruit est gâché : il n’a plus de sucre. L’ananas a besoin d’engrais simples, comme l’urée ou carbamide, la potasse et le phosphore séparément », a-t-il précisé.

Il poursuit en soulignant que la potasse est l’élément clé pour obtenir un fruit sucré :

« C’est la potasse qui donne la saveur sucrée. Aujourd’hui, on trouve de l’ananas partout, même au bord des routes, mais il n’est pas sucré. Pourquoi les pastèques aussi ne sont pas sucrées ? Parce qu’on utilise le triple. Il n’y a pas de potasse. L’État passe des commandes d’engrais, mais ce sont surtout de l’urée et du triple qui sont envoyés. Nous avons mené de nombreux combats pour que la potasse soit aussi commandée. Sans les bons engrais, on ne peut pas espérer exporter notre ananas », a ajouté Elhadj Moussa Camara.

Malgré ces difficultés, la production continue de croître. L’ananas est cultivé dans plusieurs zones du pays : Kindia, Forécariah, Coyah, Dubréka, Fria, Boffa, Boké, et même en Guinée forestière. La vision de la fédération est ambitieuse : atteindre une exportation annuelle de 50 000 tonnes d’ananas.

De Kindia, Ibrahima Sory Traoré, pour Guineeminesnature.com