Sékhousoria, un district relevant de la sous-préfecture de Madina Oula, dans la préfecture de Kindia, est confronté à un phénomène quotidien inquiétant : une intense pollution par la poussière. Selon les communautés locales, cette situation est directement liée aux travaux menés par les entreprises CRCC 16 et 18, sous-traitants du projet Simandou, piloté par Winning Consortium Simandou (WCS).

La qualité de l’air se dégrade de jour en jour, au point de devenir un véritable problème de santé publique. Les populations les plus vulnérables (enfants, personnes âgées et individus souffrant de maladies respiratoires) en sont les principales victimes.

« C’est la vérité. La poussière nous donne du fil à retordre. Si vous entrez dans notre mosquée à l’aube, les gens toussent. C’est inhabituel. Les travaux des sociétés ont aggravé la situation. Il y avait déjà des maladies, mais pas comme ça. La poussière nous envahit nuit et jour. Ils n’arrosent pas les routes, seulement leurs zones de travail. Le vent transporte la poussière jusqu’à notre village. Nous souffrons énormément. Celui qui n’entretient pas son bâtiment verra la poussière sur le couvercle de son canari. L’État et les sociétés doivent agir pour atténuer les effets de cette pollution, sinon nous serons confrontés à des maladies graves », alerte Fodé Mamadou Bangoura, sage du village.

Fode Mamadou Bangoura, sage de Sékhousoria

En plus des conséquences sanitaires – crises d’asthme, infections oculaires, maladies respiratoires – les effets de la poussière se font aussi sentir sur l’environnement et la sécurité routière. Des centaines de familles ont vu leurs cultures détruites, et les nuages de poussière soulevés par les camions compromettent la visibilité, entraînant de nombreux accidents.

« La poussière a provoqué beaucoup de dégâts, notamment des accidents de la circulation. Les véhicules et les motos ne peuvent pas se voir à cause des nuages soulevés. Les collisions sont fréquentes. Malgré nos multiples démarches auprès des autorités et des sociétés, rien n’a changé. Nous continuons à souffrir. L’État doit nous venir en aide pour mettre fin à cette situation désastreuse », a plaidé Mohamed Lamine Bangoura.

Mohamed Lamine Bangoura, citoyen de Sékhousoria

Pour les populations riveraines, cette pollution de l’air constitue une urgence sanitaire qui exige des réponses immédiates et durables de la part des autorités et des entreprises impliquées dans le projet Simandou.

De Kindia, Ibrahima Sory Traoré,
pour guineeminesnature.com