A Kindia, plusieurs forages sont érigés à quelques mètres seulement des latrines, une situation préoccupante qui inquiète le directeur préfectoral de l’Environnement et du Développement durable, Fara Kamano. Selon lui, l’absence de réglementation et d’études préalables pour l’implantation de ces points d’eau met en danger la santé des populations.

« Aujourd’hui, creuser un forage dépend uniquement des moyens financiers. Il n’y a ni expertise, ni accompagnement technique. En allant vers la contournante, vous verrez deux ou trois forages à seulement cinq mètres des latrines. Quand on en parle, les gens rétorquent que l’eau provient de la profondeur, oubliant que l’eau circule sous terre comme elle le fait en surface. À cinq mètres, il est évident que cette eau peut un jour être contaminée », alerte Fara Kamano.

Le phénomène prend de l’ampleur : les forages se multiplient dans la préfecture sans aucun contrôle ni diagnostic environnemental. Le directeur préfectoral appelle à la vigilance et interpelle les constructeurs de forages.

« Lorsqu’on veut installer un point d’eau destiné à l’approvisionnement en eau potable, il faut au préalable étudier le site. Il est essentiel de connaître sa position par rapport aux latrines et autres sources de pollution. Nous lançons régulièrement des alertes, mais elles sont souvent ignorées. Pourtant, il s’agit de la santé de nos communautés », insiste-t-il.

Outre les risques de contamination de l’eau, plusieurs sources signalent que la prolifération anarchique de forages pourrait également fragiliser les sols et provoquer des affaissements.

Face à cette situation, le moment semble venu pour les autorités de prendre des mesures concrètes afin de réguler la construction de forages et protéger la santé publique.

De Kindia, Ibrahima Sory Traoré,pour guineeminesnature.com