Le continent Africain dispose de nombreuses ressources naturelles parmi lesquelles, le vent, l’eau, le soleil, l’éolien, le gaz naturel. Ces ressources propres, non polluantes et durables, pourraient booster le développement du continent, à travers son électrification.

Malheureusement, le continent ne bénéficie pas encore des avantages de ces ressources, et continue de dépendre de la communauté internationale. C’est pourquoi, le  vice-président du « Groupe Atténuation du comité national du changement climatique du Sénégal », également Expert en Energie, souhaite que l’Afrique arrête de compter sur les autres, pour enfin assurer son développement.

Moussa DIOP s’est prêté à nos questions en marge de la conférence internationale des parties sur le changement climatique (COP 25). Une rencontre qui s’est tenue à Madrid (Espagne) du 2 au 13 décembre 2019.

Moussa Diop s’est aussi exprimé sur les perspectives énergétiques en Afrique, les  solutions à adopter pour que l’Afrique puisse faire face à son défi énergétique.

Entretien que nous vous invitons à suivre.

Moussa DIOP merci de nous accorder cet entretien,  pour commencer dites-nous de quoi avez-vous parlé lors de ce panel portant sur la transition énergétique du continent ?

Merci pour cette opportunité. Nous avons parlé effectivement de la transition énergétique, de la place du continent dans cette transition et d’autres sujets liés à ces éléments.

La question fondamentale est de savoir si les pays africains pouvaient aussi contribuer à la réduction du gaz à effet de serre à travers l’atténuation et l’adaptation était abordée également. On le sait, les pays africains n’émettent pas beaucoup de CO2 contrairement aux pays développés, mais les défis sont énormes eu égard aux conséquences que nous connaissons tous dans nos pays, sur notre quotidien.

A l’issue de cette rencontre d’échanges, il a été retenu que les pays africains peuvent aussi contribuer à réduire et surtout transférer la consommation énergétique de façon propre et durable.

L’énergie constitue un élément incontournable, indispensable j’allais dire à tout développement. Quelles politiques, et quelles solutions proposez-vous donc pour développer ce secteur, je veux parler des énergies renouvelables en Afrique

C’est une très bonne question. Je dirai que l’électricité est au cœur même du développement. Sans électricité, on ne peut pas prétendre à un niveau de développement acceptable et significatif pour élever le niveau de vie de la population à un niveau social acceptable. Donc l’homme a toujours besoin de l’énergie pour régler certains besoins sociaux de base. Nos Etats doivent s’orienter  dans ce sens, vers les énergies renouvelables, surtout que l’Afrique dispose de nombreuses ressources propres et non polluantes qu’on pourrait développer. Il y’a le soleil, le vent, l’eau, le gaz naturel et surtout l’Afrique sub-saharienne devrait en profiter, à cause justement de ces ressources dans cette partie du continent.

Comment l’Afrique pourrait-elle justement profiter de ces technologies innovantes qui luttent d’ailleurs contre le réchauffement climatique ?

L’Afrique ne doit pas être absente des grands débats dans le monde. Les débats qui posent des problématiques les plus essentielles comme c’est le cas de ces COP sur le climat, ce sont des débats qui préoccupent l’humanité. Donc partout où on parle des débats sur le changement de l’humanité, l’Afrique doit être présente.

A un moment donné, quand on venait de démarrer en 2005 en ce qui concerne les changements climatiques, on disait que l’Afrique ne produisait  pas,  que nous ne contribuons pas au développement du monde, que l’Afrique n’est que consommatrice. Et aujourd’hui quand on vient à la Conférence des Parties sur les Changements climatiques, on n’est pas simplement là, pour dire que nous allons baisser les émissions. Nous proposons effectivement, nous sommes des acteurs du changement.

Si par exemple les acteurs de la technologie arrivent avec leurs technologies pour faire des propositions du point de vue énergétique,  et que les acteurs politiques aussi arrivent avec leur considérations politiques pour dire oui, nous pouvons apporter des règlementations internes qui peuvent permettre d’aller le plus loin possible, je crois qu’on trouverait des solutions. Nous devons proposer et arrêter de compter sur les autres comme je l’ai dit d’ailleurs lors du panel.

Il y’a aussi la question des énergies fossiles, quel est son impact sur l’environnement ?

Du point de vue des opportunités environnementales, quand on utilise une énergie fossile, il y a un impact sur la santé de la population, et sur l’environnement. C’est-à-dire que ce qu’on gagne dans la production d’énergie c’est ce qu’on perd dans la santé des populations.

Citez nous quelques exemples pour une meilleure compréhension ?

La pollution par exemple crée énormément de maladies notamment pulmonaires produites par nous-mêmes. Nous avons remarqué qu’au début, quand on parlait de responsabilité commune différenciée, nous étions à un niveau de production qui était à 2%, après nous sommes remontés à 3%. Mais nous avons au sein même des pays en développement ceux produisent maintenant beaucoup plus  qu’on ne le pensait. Il y a des pays qui ont atteint un niveau de pollution assez élevé. Et si nous continuons dans ce sens du scénario des énergies fossiles, nous allons partir vers des contraintes, c’est-à-dire que le monde n’aura plus d’espace pour optimiser sa production énergétique et aller vers les énergies renouvelables. Ce qui serait très dommage.

Quelle politique faut-il donc pour atténuer cet impact ?

L’Afrique est une chance pour l’humanité. Pour la première fois le débat économique est orienté vers l’Afrique, mais à condition que les africains comprennent, parce que nous pouvons être des solutions de recours, puisque leurs économies ne sont pas optimisées, je parle du nord. Donc ils ont de la place pour la production énergétique, non pas seulement pour l’Afrique mais pour toute la planète.

Entretien réalisé à Madrid par Idiatou Camara

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