« L’autonomisation des femmes et des filles rurales est essentielle pour construire un avenir collectif prospère, équitable et pacifique, sur une planète saine », a affirmé lundi le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres,  à l’occasion de la Journée internationale de la femme rurale.

L’égalité des sexes, l’emploi décent pour tous, l’élimination de la pauvreté et de la faim et l’action pour le climat dépendent tous de l’autonomisation des femmes rurales. Représentant un quart de la population mondiale, les femmes rurales contribuent de manière significative à la production agricole, à la sécurité alimentaire, à la nutrition, à la gestion des terres et des ressources naturelles et au renforcement des capacités d’adaptation face aux changements climatiques.

« Pourtant, les femmes et les filles rurales sont touchées de manière disproportionnée par la pauvreté, l’inégalité, l’exclusion et les effets des changements climatiques », a déploré M. Guterres.

Dans les pays en développement, les femmes rurales représentent 43 % de la main-d’œuvre agricole et ne sont propriétaires que de 13% des terres agricoles. Elles ont deux fois plus de chance de se marier en étant enfant qu’une fille en milieu urbain.

Associer les femmes rurales à toutes les décisions qui les touchent

L’édition 2018 de la Journée internationale de la femme rurale est placée sous le  thème : infrastructure durable, accès aux services publics et protection sociale au service de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles rurales. A cette occasion, le chef de l’ONU a appelé tous les pays à agir pour faire en sorte que les femmes et les filles rurales puissent « exercer pleinement leurs droits fondamentaux ».

« Droits fonciers et la sécurité des droits fonciers , droit à une alimentation et à une nutrition suffisante ; droit à une vie à l’abri de toutes formes de violence, droit de jouir du meilleur état de santé possible, y compris en matière de santé sexuelle et procréative ; et droit d’accéder à un enseignement abordable et de qualité, tout au long de leur vie », a énuméré M. Guterres.

Pour y parvenir, il  faudra investir, introduire des réformes juridiques et politiques et associer les femmes rurales à toutes les décisions qui les touchent, a-t-il souligné.

« Lorsque nous investissons dans le bien-être, les moyens de subsistance et la résilience des femmes et des filles rurales, nous accomplissons des progrès pour le bienfait de tous », a dit le Secrétaire général.

Les femmes rurales, agents du changement

ONU Femmes a pour sa part attiré l’attention sur le travail ardu et souvent non rémunéré des femmes rurales et a appelé à reconnaitre les femmes rurales comme des agents de résilience et de durabilité.

« Qu’elles défendent l’accès à l’eau salubre au Kirghizistan ou soient le moteur de l’agriculture durable en Éthiopie, les femmes rurales se mobilisent pour se soutenir les unes les autres, leur contribution étant essentielle à la fois aux communautés rurales et aux sociétés urbaines », a affirmé dans un communiqué  l’Entité des Nations Unies consacrée à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes.

Investir dans de meilleurs services publics

ONU Femmes a lancé un appel pour de meilleurs services publics, notamment en matière de santé, d’éducation, de soins aux enfants et de centres d’accueil, « car des millions de femmes rurales en dépendent ». L’Entité onusienne a également appelé à promouvoir des lois, des politiques et l’allocation de ressources budgétaires destinées à améliorer leurs moyens de subsistance et leur bien-être.

Rien que pour l’année 2018, 124 pays devraient réduire leurs budgets, érodant ainsi les mesures de protection sociale et les services essentiels dont dépendent énormément de femmes et de filles vivant dans les régions rurales.

« Dans presque tous les pays, il existe des possibilités de mobiliser et de réaffecter des ressources afin de renforcer les services publics qui sont essentiels pour les femmes et les filles », a dit ONU Femmes. « C’est une question de volonté politique et d’utilisation de tous les outils de politique disponibles. Le coût de l’inaction est tout simplement trop élevé », a -t-elle prévenu.

Lu sur le site de l’ONU