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La protection des ressources en eau dans le massif du fouta djallon était récemment en débat à Conakry. Les 8 pays membres  du massif dont le Mali, le Sénégal, le Niger, la Sierra Léone et  la Guinée notamment ont pris aux travaux de Conakry.

Pendant 3 jours des participants ont planché sur des questions de protection des têtes de source aujourd’hui menacées, les actions d’adaptation et d’atténuation au changement climatique et la question cruciale du financement ont été passées en revue par les participants.

 

Comme recommandations phares de la rencontre de Conakry, c’est la tutelle de la gestion du programme aménagé et intégré du Massif du Fouta djallon qui passe désormais de l’Union Africaine à la CEDEAO, ce, en application des décisions des Chefs d’Etats de l’Union Africaine, est l’un des résultats phares de Conakry.

Sur les conclusions de l’atelier et les grands enjeux de la gestion des cours d’eau et du changement climatique vécu et subit par les millions de personnes à travers le continent à travers le Massif du Fouta Djallon, Idiatou CAMARA a rencontré le Commissaire à la CEDEAO chargé des questions agricoles, hydriques et environnementales, le Guinéen, Sékou SANGARE.

  1. le Commissaire, vous étiez à Conakry du 29 novembre au 01 décembre dernier pour un atelier sur la gestion des cours d’eau du Massif du Fouta Djallon, dites-nous quel était l’objectif et est-ce qu’il a été atteint ?

Merci pour cette opportunité, effectivement nous étions réunis à Conakry pendant 3 jours d’intenses travaux. Pour vous répondre, je dirai que les objectifs étaient notamment de transférer la gestion du Massif de l’Union Africaine à la CEDEAO, ce qui est maintenant chose faite.

 

Le second objectif, était de faire l’état des lieux,  le bilan du projet depuis sa mise en place, et de définir ensemble les perspectives tout en mettant les moyens de relever les défis de l’heure.

Vous savez la Guinée est le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest à cause des fleuves internationaux qui prennent leurs sources à savoir, le Niger, le Sénégal, la Gambie, le Konkouré, le fleuve Makona, etc…Vous voyez donc qu’il est extrêmement important de protéger ces ressources dont dépendent des millions de personnes sur le continent. Donc la préservation et la bonne gestion de ces ressources est extrêmement importante pour la vie et la survie de ces populations.

On le sait les têtes de sources sont menacées, que comptez-vous faire à ce propos parce que la situation urge?

C’est l’une des recommandations de cet atelier, en effet comme vous le dites, la sauvegarde des têtes de sources est urgente et c’est une question de survie. Il faut agir sans attendre.

Il y’a des initiatives au sein des organisations des organismes de bassins comme celles de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie et  de l’OMVS font sur le terrain. Mais je pense qu’il faut mettre en place des initiatives, des projets régionaux qui prendront en compte ces questions cela doit être imminent et nous œuvrons dans ce sens.

Nous estimons que ces projets pourront prendre en compte les préoccupations des populations riveraines, comme c’est le cas des localités qui ne disposent pas encore de points d’eau, ce qui est difficile à supporter avec toutes les conséquences sanitaires notamment. Je reste confiant, qu’avec l’appui du GEF, de la CEDEAO, de la FAO et d’autres partenaires nous arriverons très rapidement à trouver les financements pour cela.

M le Commissaire, vous avez également affirmé que l’engagement de la Guinée pour la protection des ressources hydriques, ne date pas d’aujourd’hui ?

Vous savez, la Guinée a été dotée par dame nature de nombreuses ressources en eau, 1165 cours d’eau, 24 bassins versants et 14 bassins transfrontaliers. C’est dire que Dieu a voulu que la Guinée soit la gardienne de tout cela et nous nous en réjouissons. Maintenant comme j’ai eu à le mentionner, la Guinée s’est engagée depuis les premières heures de notre indépendance, à travers la conservation  des ressources naturelles, en 1959 à Dalaba dans le Fouta Djallon.

Cette réunion a été présidée par le Président Ahmed Sékou TOURE à l’époque, une manière de montrer l’intérêt que le massif représente pour la Guinée et le continent Africain pour ces richesses naturelles. C’est le moment de rendre hommage à toutes ces personnes qui s’investissent pour la protection de l’environnement. La Guinée a aussi été instigatrice de la convention sur la lutte contre la désertification en Afrique. Tout cela démontre, s’il en est besoin de l’engagement de la Guinée pour la préservation des ressources naturelles. Nous allons œuvrer dans ce sens dans les sites pilotes afin que tous ces pays pussent bénéficier de ces ressources.

Qu’est ce qui va changer maintenant que c’est la CEDAO qui gère le Massif du Fouta Djallon ?

C’est d’abord la gestion qui est plus proche des communautés riveraines des cours d’eau.

Vous savez l’Afrique de l’Ouest est menacée comme l’ensemble de la planète avec des zones avec plus de 45 degré à l’ombre comme le Burkina FASO, le Niger et le Tchad qui peut aller jusqu’à 50 degré ce qui est préoccupant.

Cela n’est pas sans conséquences, car  beaucoup de ressources sont perdues chaque année. Au Niger par exemple, pour vous signifier l’impact du changement climatique sur les ressources en eau, on est obligé de pomper de l’eau dans le lit du fleuve pour approvisionner la capitale en eau potable par moment. C’est dire les défis qui se posent aujourd’hui à la gestion des ressources en eau et la lutte contre les changements climatiques sont préoccupantes.

En Guinée, on peut traverser le milo, le Niger à pied en saison sèche. C’est dire que la situation est préoccupante et qu’il faut agir sans attendre. Pour cela nous comptons sur vous aussi les médias spécialisés pour la sensibilisation et ne pas toujours attendre les moyens, il faut faire ce que nous pouvons faire sans aide extérieure c’est très important.

Nous les pays côtiers, si je prends le cas de la Guinée, de la Cote d’Ivoire et d’autres,  nous avons intérêt à trouver des solutions durables pour les problèmes que nous créons aujourd’hui et qui auront des impacts demain sur la vie de nos enfants qui viendront.

A ce propos, est-ce que la CEDEAO est aujourd’hui consciente de la situation d’urgence que vous déclarez ?

Bien entendu, c’est la preuve de ma présence ici à Conakry. Nous travaillons sur la gestion du bassin de la komoé qui mettra dans la même organisation, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Ghana aussi. Ce sont là des éléments qui attestent de l’intérêt et du souci de la CEDEAO pour le développement de l’agriculture, de l’environnement, de l’interconnexion électrique de la sous-région. Vous avez beau à créer des barrages s’il n’y a pas d’eau ça ne donnera pas grand-chose.

Je vous remercie pour votre intérêt pour l’environnement et ensemble nous allons et nous devons aider notre sous-région, notre continent à protéger notre environnement, pour nous et pour les générations futures c’est une question de survie encore une fois.

Lu sur radioenvironnement.com

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