KATOWICE DU 03 au 14 Décembre 2018 (POLOGNE) – 
Monsieur le Président
Mesdames et Messieurs les Chefs de Délégation,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Distingués Délégués

C’est pour moi un grand plaisir, au nom de la délégation guinéenne et à mon nom personnel, de remercier le Gouvernement Polonais pour leur accueil chaleureux et la parfaite organisation de cette rencontre planétaire sur le réchauffement climatique aussi importante pour l’humanité.
Monsieur le Président,
Monsieur le Président,
La recherche scientifique montre clairement qu’il existe un écart entre le niveau d’émissions que les pays se sont engagés à atteindre dans le cadre de l’Accord de Paris et le niveau compatible avec la limitation du réchauffement à 1,5°C au dessus des niveaux préindustriels.
En d’autres termes, les pays doivent intensifier considérablement l’action climatique à court terme pour combler cet écart dans l’ambition pré-2020. Comme les effets néfastes du changement climatique continuent de s’aggraver par de sévères sécheresses, des précipitations, des tempêtes et des inondations sans précédent, plus particulièrement en Asie, en Afrique, et dans les Caraïbes, entraînant des pertes de vies humaines et de dizaines de milliards de dollars de dommages aux économies et aux infrastructures.
En effet, le 8 Octobre 2018, la publication du «Rapport spécial sur les conséquences d’un réchauffement planétaire supérieure à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels et les profils connexes d’évolution des émissions mondiales de gaz à effet de serre, dans le cadre du renforcement de la réponse mondiale à la menace des changements climatiques, du développement durable et des efforts pour éliminer la pauvreté » (rapport sur les 1,5°C) du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat, qui indique clairement que l’action climatique doit être intensifiée de toute urgence pour éviter un réchauffement catastrophique supplémentaire.
Mesdames et Messieurs,

Toutes les parties sont encouragées à tirer profit de l’élan politique créé par le rapport sur les 1,5°C et le Dialogue de Talanoa pour intensifier l’ambition d’action et de soutien afin de mettre le monde sur les profils d’évolution des émissions globales compatibles avec la limitation de la température en dessous de 1,5°C et de refléter ceci à travers la soumission des Contributions Nationales Déterminées (CDN) nouvelles et améliorées d’ici 2020, en accord avec leur responsabilité vis-à-vis des changements climatiques et leur capacité de réaction, afin de combler le déficit d’émissions et d’éviter de nouveaux impacts dévastateurs des changements climatiques.

Mesdames et Messieurs

Notre préoccupation sérieuse que des milliards de dollars Américains en financement climatique sont nécessaires pour la mise en œuvre des Contributions Nationales Déterminées des pays en développement et qu’il existe un écart important entre cette exigence et le financement actuel ; sans ce financement, les Pays les Moins Avancés (PMA) risquent d’être laissés à la traine dans la transition vers un avenir sobre en carbone, aggravant davantage les inégalités et la pauvreté déjà existantes.
La Guinée, en tant que Pays Moins Avancé, est confronté au défi unique et sans précédent de sortir notre population de la pauvreté et réaliser un développement durable sobre en carbone et résilient aux changements climatiques ; et que cela nécessite une solidarité mondiale et un soutien de la communauté internationale pour la réalisation de nos plans climatiques ambitieux et pour la protection de notre population contre les effets néfastes des changements climatiques.

Mesdames et Messieurs

Mon pays soutien les principes directeurs sur les questions en cours de négociation relatives au maintien de l’approche ascendante et la flexibilité des Contributions Nationales Déterminées prévues dans l’Accord de Paris et que toute orientation ne devrait pas réinterpréter ou aller à l’encontre des dispositions de l’Accord.

La plupart des activités socioéconomiques guinéennes sont affectées par les impacts du changement climatique engendrant : la perte de revenus, une diminution de la qualité de vie, le déplacement des populations et la diminution de la production agricole. Aussi il est prévu que le développement du pays devrait être affecté de manière significative par des changements dans le régime des précipitations (perte de plus de 40% des ressources hydriques d’ici 2050), des sécheresses, des inondations, des tempêtes violentes, des températures extrêmes, un isolement accru et l’érosion côtière. Les moyens d’existence des populations sont confrontés à des contraintes énormes liées au dérèglement climatique. Pour la Guinée alors et pour beaucoup de pays du continent africain, les prévisions des scientifiques sont déjà vécues au quotidien par les populations.
Le groupe d’Experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’Organe International de premier plan pour l’évaluation des changements climatiques, dont je salue les efforts, a publié son rapport spécial sur les impacts du réchauffement planétaire de 1,5°C.
Ce rapport a fait la lumière sur l’ampleur du défi que la communauté internationale doit relever pour survivre.

Mesdames et Messieurs

La Guinée pour matérialiser sa volonté politique dans la mise en œuvre de sa Contribution Nationale Déterminées est entrain de consentir à travers la valorisation de son potentiel hydroélectrique par la construction de certains barrages tels que : Souapiti 450 MW, Amaria 300 MW, Kaléta 240 MW, Fomi 90 MW, Kobedou 66MW, Frankonedou 37 MW et Koukoutamba, qui alimentera en électricité plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest.

Mon pays adhère à l’initiative de la révision des Contributions nationales Déterminées prévue en 2020. Les fonctionnalités de chaque Contribution Nationale déterminée devraient faciliter la clarté, la transparence et la compréhension des processus aboutissant aux bilans mondiaux. Les impacts négatifs des changements climatiques ne connaissant pas les frontières. Elle demande aux pays développés l’inclusion d’une mention claire sur le transfert de technologie et le renforcement des capacités.

Mesdames et Messieurs,

Pour répondre aux exigences de la Convention en tant que Pays-Partie, la République de Guinée, a ratifié le 7 mai 1993 la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, le Protocole de Kyoto en 2005, l’amendement de Doha qui instaure la deuxième période d’engagement au Protocole, le 13 juillet 2015 et l’Accord de Paris qui a été signé le 22 avril 2016 à New York, ratifié par notre Assemblée Nationale, le 10 août 2016 et entré en vigueur, le 4 novembre 2016.

La COP23 qui a suivi en novembre 2017 à Bonn en Allemagne, était essentiellement axée sur le Dialogue Talanoa, connu auparavant sous le nom de Dialogue de Facilitation, qui est un élément crucial de la mise en œuvre de l’Accord de Paris.
A l’issue de cette 23 session de la Conférence des Parties (COP23) à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, les Etats-Parties se sont mis d’accord sur les grandes lignes du Dialogue de Facilitation prévu pour l’année 2018. Suite à la COP23, ce dernier a été renommé Dialogue de Talanoa à l’initiative de la présidence Fidjienne de la COP23 pour inscrire le processus dans une dynamique ancestrale inclusive et constructive, symbole des Etats du Pacifique.
C’est ainsi qu’il a été décidé lors de la dernière Conférence des Parties que le dialogue de Talanoa serait conduit tout au long de l’année 2018, en étant divisé entre une phase dite « technique » suivie d’une phase dite « politique», pour se conclure à cette COP24 de Katowice.

Il a également été décidé que les acteurs non-étatiques auraient la possibilité de contribuer à ce dialogue en transmettant leurs vues ou en partageant leurs histoires non seulement en les soumettant au Secrétariat de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, mais aussi en participant aux différents forums de discussion.
Globalement, l’objectif du Dialogue est d’offrir un espace ouvert pour considérer les moyens de mener à une « ambition renforcée » à court terme (pré 2020) et à long terme (pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris). A ce titre, le Dialogue prendra également en considération, entre autres, les résultats du rapport spécial du Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sur l’objectif de 1,5°C.
On rappellera ici que l’enjeu crucial du nouveau cycle des Contributions Nationales Déterminées, prévu pour 2020 n’est pas formellement pris en compte dans le Dialogue.

Mesdames et Messieurs,

Cette 24ème Conférence des Parties est l’aboutissement de plusieurs années de négociations qu’il faudra nécessairement valoriser. Maintenant que tout le monde est conscient des défis qui nous attendent et de l’intérêt à tous de souscrire à l’effort commun, alors le temps n’est plus à l’attentisme, aux tergiversations inutiles et aux hésitations improductives.
Le temps de s’engager et surtout de mettre en exécution ces engagements est arrivé.

J’en appelle à tous les Représentants des États ici présents de faire de Katowice, qui aidera notre planète à mieux se porter, en restant au-dessous du seuil critique de croissance de la température moyenne mondiale. Nous devons prendre les décisions nécessaires maintenant, notamment en ce qui concerne le financement réel des mesures d’adaptation, de transfert de technologies propres, de développement des énergies renouvelables pour les pays en développement en général et les Pays les moins Avancés en particulier.
Les mesures d’atténuation proposées par nos pays doivent être soutenues afin que l’effort commun se concrétise, les engagements réels pour la réduction des gaz à effet de serre, l’équité et les ambitions à court terme des pays développés doivent se refléter dans l’accord de Paris.

Mesdames et Messieurs,

Le Gouvernement de la République de Guinée, en tant que partie intégrante des Pays les Moins Avancés , du Groupe Africain, du Groupe des 77 et de la Chine, reste solidaire à toutes les déclarations prononcées par leurs représentants sur les thèmes des présentes négociations : adaptation, atténuation, transfert de technologies, financement et renforcement de capacités.
Pour terminer, je voudrais exprimer le souhait que nos travaux aboutissent à des décisions justes, équitables et courageuses, faisant des vingt quatrième conférences des parties à la Convention Cadres des Nations Unies sur les changements climatiques, le jalon le plus important dans notre lutte commune contre les impacts du changement climatique.
Je voudrais, de cette tribune, appeler tous les dirigeants du monde de ne rien ménager pour aboutir à un consensus dans l’intérêt des générations actuelles et futures.

Vive la Coopération Internationale

Je vous remercie.

Publication: Cellule de Communication du MEEF

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