A l’occasion de la journée internationale de la désertification, le ministre d’Etat, Ministre de l’Environnement, des Eaux et Forêts, Oyé Guilavogui, a fait une déclaration. Cette déclaration consiste à appeler à la participation active des acteurs nationaux, des cibles volontaires en vue de l’atteinte de la Neutralité de la dégradation des terres (NDT) à l’horizon 2030. On vous propose de lire ci-dessous l’intégralité de la déclaration lue par son Chef de cabinet, Hawa Moussa Kéita.

DECLARATION

 

Mesdames et Messieurs,

Chers compatriotes,

C’est en 1994 que l’Assemblée Générale des Nations Unies par sa Résolution A/RES/49/115 a déclaré le 17 juin comme Journée Mondiale de Lutte contre la Désertification et la Sécheresse. Destinée à tous les pays du monde, la Journée a pour objet de sensibiliser l’opinion publique nationale et internationale sur le phénomène de la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse.

Le thème choisi en 2019 est « Construisons ensemble l’avenir ».

Mesdames et Messieurs,

Les ressources en terre sont limitées alors que les demandes humaines les concernant augmentent d’année en année. De plus, leur taux de dégradation dépasse largement leur taux de régénération. Malgré cette réalité, il est inquiétant de constater qu’au cours des dernières décennies, le rythme de dégradation des sols n’a cessé de s’accélérer, sous les effets conjugués des facteurs anthropiques et naturels, à travers le monde.

  • Trente pour cent de l’ensemble des terres sont dégradées et ont perdu leur capacité productive ;
  • Près de douze (12) millions d’hectares disparaissent chaque année ;
  • Près de quarante pour cent (40 %) des émissions de gaz à effets de serre trouvent leur origine dans les changements d’affectation des sols et dans les systèmes agricoles et d’élevage à haute intensité ;
  • Au cours des 25 années à venir, la dégradation des terres pourrait réduire la production vivrière mondiale d’une valeur allant jusqu’à 12%, d’où une augmentation possible de 30% du prix mondial des denrées alimentaires.

En Guinée, les mauvaises pratiques agricoles, le surpâturage, la carbonisation, l’exploitation abusive du bois, les fours à briques, la saliculture, l’exploitation minière, les feux de brousse, etc.), ont radicalement modifié les paysages autrefois riches et variés. L’érosion hydrique a favorisé l’augmentation des superficies impropres à l’agriculture.

Selon le ‘‘Programme de définition des cibles nationales de la Neutralité de dégradation des Terres (PDC/NDT)’’ élaboré en 2018, la superficie de terres dégradées entre 2 000 et 2 010 est de 7 016 km2 correspondant à un taux de dégradation de 2,86 % du territoire national malgré les diverses actions initiées, entre autres par le Gouvernement dans le cadre du Programme d’action national de Lutte Contre la Désertification (PAN/LCD), du Plan d’action national d’adaptation  au changement climatique (PANA) et de la Stratégie nationale de la biodiversité.

Pour relever le défi, la communauté internationale a inscrit la cible 15.3 sur la neutralité de la dégradation des terres dans l’Objectif 15 intitulé « Vie terrestre » des Objectifs pour le Développement Durable (ODD).

La neutralité en matière de lutte contre la désertification, consiste à atteindre à l’horizon 2030, un monde neutre en termes de dégradation des terres, c’est-à-dire un monde où la quantité des terres restaurées serait égale ou supérieure à celle des terres dégradées chaque année.

En République de Guinée, le Ministère de l’Environnement, des Eaux et forêts a défini, avec la participation active des acteurs nationaux, des cibles volontaires pour l’atteinte de la Neutralité de la dégradation des terres (NDT) à l’horizon 2030.

Dans son document de stratégie élaboré à l’occasion, la Guinée s’est fixée comme ambitions par rapport à la période de référence 2000-2010, de restaurer 375 000 ha, soit 55 % de la superficie des terres dégradées et de limiter à 1 % (238 440 ha) la perte des terres non dégradées, à fin d’atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres.

De plus, avec le concours de nos partenaires, la Guinée élaborera très prochainement son Plan d’action national de lutte contre la sécheresse. Ce plan aidera le pays à se doter d’une approche proactive permettant d’anticiper les situations de sécheresse d’une manière plus structurée et efficace pour une meilleure résilience des populations et des écosystèmes

Mesdames et Messieurs,

Le thème choisi cette année « Construisons ensemble l’avenir » met en exergue la nécessité pour les Parties à la Convention de renouveler  leur engagement commun en faveur d’une gestion durable des terres afin de créer la richesse, développer les économies et assurer suffisamment de nourriture, d’eau potable et d’énergie au profit des populations touchées.

Le combat contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse est l’affaire de tous. Il est en droite ligne des idées et des actions du professeur Alpha CONDE, Président de la République, Chef de l’Etat à travers la promotion des énergies renouvelables pour minimiser la dégradation des terres. Ensemble, nous pouvons restaurer la productivité de plus de 2 milliards d’hectares de terres dégradées et améliorer les moyens de subsistance de plus de 1,3 milliard de personnes dans le monde.

Comme le disait Mr Ban Ki-moon, ancien Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies, je cite : « Si nous déployons des efforts concertés pour lutter contre la désertification, en remettant en état les terres dégradées, en freinant la disparition des sols et en restaurant le couvert végétal, nous contribuerons par la même occasion à réduire les effets des rejets de gaz à effet de serre, à accroître la résistance des pays touchés et à renforcer les moyens dont ceux-ci disposent pour s’adapter aux changements climatiques. »

C’est pourquoi, je voudrais lancer un appel aux jeunes, aux femmes, aux citoyens et citoyennes et aux autorités à tous les niveaux, de se mobiliser pour assurer le succès de l’initiative présidentielle de reboisement 2019. En panafricaniste averti, le Professeur Alpha CONDE Chef de l’Etat, Président de la République a instruit de reboiser les têtes de source et de protéger les berges des cours d’eau dont la plupart ont une importance internationale et arrosent des pays de la sous-région ouest africaine.

 

Le Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts, sous sa conduite éclairée, ne ménagera aucun effort pour relever le défi de la neutralité de la dégradation des terres à l’horizon 2030 afin de faire de la Guinée, un pays neutre en terme de dégradation des terres.

Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi, avant de clore mon propos, de remercier les partenaires au développement pour leur soutien constant au Gouvernement guinéen dans la mise en œuvre des politiques et stratégies nationales de développement durable.

Vive le Professeur Alpha CONDE !

Vive la Journée mondiale de lutte contre la désertification !

Vivent les Conventions de Rio !

Je vous remercie.

 

 

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