La Guinée participe à l’exposition universelle de Dubaï dont la tenue est prévue du 20 octobre 2020 au 10 avril 2021. Cet évènement à dimension internationale, premier du genre dans le monde, permettra au pays de vendre sa destination, son potentiel économique, social et culturel, ainsi que ses opportunités d’investissement à plus de 25 millions de visiteurs venus de 192 pays sur une période de six mois.

Dans le cadre des préparatifs de cet événement, les initiateurs  ont organisé le 19 octobre dernier à la Bluezone de Kaloum un festival marquant la célébration du lancement officiel de la participation de la Guinée à cette Edition de Dubaï. Au sortir de ce festival, nous avons rencontré Madame Fatoumata Condé, Responsable de communication Guinée Expo 2020 pour donner un aperçu sur les préparatifs de la participation de la Guinée à l’Expo 2020 à Dubaï.

On vous propose de lire ci-dessous l’intégralité de l’entretien.

Bonsoir madame !

Bonsoir !

Parlez-nous un peu de l’évènement Guinée Expo 2020 ?

Guinée Expo 2020 est une rencontre d’exposition culturelle et économique que nous avons organisé en prélude à l’Exposition Universelle de Dubaï où pendant 6 mois notre pays présentera aux 25 millions de visiteurs sa culture, ses opportunités d’affaires, ses innovations et ses attractions touristiques. C’est le commissariat général, dirigé par Monsieur Gabriel Curtis, Ministre en charge des investissements et de partenariat public privé qui est chargé de la participation de la Guinée à l’exposition universelle de Dubaï en 2020. Il est entouré d’une équipe qui travaille justement sur les préparatifs de la participation de la Guinée à cet évènement.

Comment se passent les préparatifs au niveau de la Guinée ?

Les préparatifs sont en bon train. Le commissariat général travaille en étroite collaboration avec les organisateurs Emiratis qui sont à Doubaï qui apportent un très grand soutien à la Guinée. D’ailleurs pour cette exposition 2020 ce sera la première fois que la Guinée aura son propre pavillon. Habituellement, pendant les expositions universelles, la Guinée est dans le pavillon Afrique. Donc on n’avait pas vraiment l’occasion de briller. Mais cette fois-ci, nous avons un pavillon qui fera 200 mètres carrés. Sur cet espace, nous allons pouvoir présenter la culture, l’histoire de la Guinée et les opportunités d’investissement. La Guinée aura également une boutique où on doit vendre des produits faits par des Guinéens à un public international. Il y aura également toute une programmation étant donné que l’expo dure six mois. Donc pendant ces six mois, on aura l’occasion de faire la promotion de la culture, ainsi que les entreprises guinéennes.  Cette exposition sera la plus grande exposition universelle de l’histoire. 192 pays ont déjà confirmé leur participation dont la Guinée, ils s’attendent au moins à 25 millions de visiteurs sur les six mois.

Justement, quel est le degré d’implication des autorités du pays ?

Il y a un soutien entier du gouvernement. Il y a un travail de comité qui est fait notamment avec les points focaux des départements ministériels qui travaillent étroitement avec le commissariat général. Il y a également un comité de sages qui regroupe certains historiens, des anthropologues, et certains noms qui s’illustrent dans leurs domaines ;  quand je prends par exemple le Pr. Djibril Tamsir Niane qui travaille étroitement avec nous pour nous assurer que nous pouvons vraiment mettre en avant la culture de savoir-faire guinéen pendant cette exposition. Donc le gouvernement guinéen est absolument impliqué dans ses préparatifs. Le lancement a été présidé par Monsieur le premier ministre qui a fait l’allocution d’ouverture du festival. C’est pour vous dire à quel point le projet est vraiment porté par le gouvernement.

Comment comptez-vous vulgariser l’information pour atteindre les populations de l’intérieur du pays ?

Nous sommes en octobre 2019 ; nous avons un an pour finaliser les préparatifs. Mais bien avant cela, nous voulons qu’un maximum de Guinéens soient informés, que cette fois-ci la Guinée sera présente à l’exposition de Doubaï en 2020 pour tirer profit de cette opportunité. Pour ce faire, nous avons organisé ici à Conakry dans un premier temps un festival, ensuite nous allons l’étendre sur tout l’intérieur du pays pour annoncer la participation de la Guinée à cet évènement à Dubaï. Sur ces deux jours à Conakry, nous avons eu l’occasion de présenter les informations sur la culture guinéenne, mais également mettre en avant notre secteur privé national. Nous avons invité quelques artisans, des producteurs, des agri-preneurs pour venir exposer leurs produits pour montrer un peu ce que la Guinée fait. Pour dire à quel point nous avons le soutien des autorités d’Emiratis pour notre participation à l’expo, la ministre secrétaire d’Etat d’Emirati à la coopération internationale, qui est la directrice générale d’Expo 2020 à Doubaï, a mandaté deux personnes pour la représenter, qui sont venues à Conakry rien que pour l’évènement. Ils voulaient venir eux-mêmes pour montrer leur soutien à la Guinée, montrer à quel point ils sont là à nous accompagner, mais également venir en apprendre un peu plus sur ce que notre pays prépare. Pendant ces deux jours, nous avons eu également des différentes prestations artistiques que nous avons pu mettre en avant avec notamment des différents cirques, des chanteurs, des acrobates, des conteurs, parce que nous voulions aussi donner une place de choix à la culture guinéenne. C’est vrai que l’exposition a ce volet économique, mais également un volet culturel et un volet sur les innovations. Donc c’était vraiment une occasion de mettre tout cela en un seul lieu.

Quel est le thème proposé cette année ?

Pour cette édition de Doubaï, il y avait trois sous thèmes : « durabilité, mobilité et opportunité ». La Guinée s’est placée sous le thème de la durabilité. Et notre thème est « développement durable et renouvellement axé sur l’eau ». Donc nous allons utiliser justement ce thème de l’eau pour montrer ses différentes opportunités d’investissement dans le pays. Nous allons montrer quelles sont les opportunités que l’agriculture apporte à la Guinée. Si on parle de l’eau et le développement durable, forcement nous devons prendre en compte tout ce qui est développement rural et tout ce qui est préservation de l’environnement, tout en augmentant la production agricole pour faire un développement rural inclusif et durable. C’est ce qui fait partie des priorités inscrites au plan national de développement économique et social. Donc nous allons parler d’agriculture, d’élevage et de pisciculture comme les innovations de la riziculture qui se fait en Guinée forestière, qui est un système de production propre à la Guinée que nous voulons mettre en avant.

Et justement qu’en est-il le cas du secteur du tourisme ?

Bien sûr, nous allons aussi parler du tourisme.  La Guinée a un énorme potentiel touristique, que ce soit le tourisme balnéaire de plage, de la côte, mais également à l’intérieur du pays. Il y a un millier de cours d’eau qui sont absolument magnifiques et qui donnent beaucoup d’opportunités dans le tourisme qui doivent être viabilisées en présentant ces opportunités d’investissement au monde. Et beaucoup d’investisseurs seront présents à Doubaï, il faut mettre ces opportunités en avant pour attirer ces investisseurs pour qu’ils viennent réaliser ces projets en Guinée. Nous ne voulons pas seulement que ce soient les investisseurs qui viennent pour mettre de l’argent dans l’économie guinéenne, on veut qu’ils forment des partenariats avec les entreprises guinéennes. C’est pourquoi pendant ces six mois de Doubaï, nous allons organiser des tables rondes, des sessions BE TO BE pour que notre secteur privé national puissent échanger, trouver des déboucher, trouver des contrats notamment à travers cette exposition internationale, notamment le 13 février 2021 qui sera la journée nationale de la Guinée à Doubaï. Pendant les six mois, chaque pays aura droit à une journée qui lui est réservée. Plusieurs pays partagent leurs journées, soit la matinée ou l’après-midi, mais la Guinée a une journée entière qui lui est dévouée. C’est pour dire à quel point nous avons le soutien des Emiratis pour cette participation. Ce 13 février, nous allons organiser également une conférence sur les investissements en Guinée où notre secteur privé national pourra venir échanger avec les entreprises, les investisseurs potentiels partenaires, Donc nous voulons vraiment que cette exposition soit un point d’or pour qu’un maximum puisse bénéficier aussi bien le secteur privé qu’aux producteurs.

La question du réchauffement climatique, qui revient tout le temps dans les débats, sera-t-elle débattue au cours des sessions ?

On ne peut pas parler de développement durable sans parler de l’eau ; c’est une évidence pour nous d’avoir une section de pavillon qui sera justement dédiée à une question de biodiversité et aux questions de développement durable. Ce que nous voulons montrer, c’est les potentialités que l’eau donne à la Guinée. Nous voulons aussi montrer l’importance d’un développement durable à la Guinéenne, c’est-à-dire nous allons mettre en avant l’importance de la mangrove qui est essentiel pour le climat notamment en Guinée. Nous allons également mettre en avant les différentes espèces animales qui sont propres à la Guinée  pour montrer l’importance de leur préservation. Toute une section de pavillon sera dévouée à cela. Comme je le disais, la thématique centrale de la Guinée est « le développement durable et renouvellement urbain axé sur l’eau ». C’est de pousser à une réflexion sur comment est-ce que nous pouvons avoir ce développement socio-économique qui sera fait d’une manière durable et inclusive.

Quelle est votre relation avec le secteur privé, notamment les entreprises privées et les ONG locales?

Nous travaillons avec différents organismes. Dans nos travaux de réflexion, nous avons un comité qui est composé de jeunes issus du secteur privé, de l’administration publique et de la société civile. C’est des jeunes qui ont participé à cette réflexion thématique sur comment présenter la Guinée. Non seulement nous avons un comité de sages composé de personnes qui s’illustrent déjà dans leur domaine, mais nous voulions aussi le point de vue des jeunes pour voir quelles est leur vision de la Guinée ;  quel est le thème qu’ils veulent mettre en avant ? Comment est-ce qu’ils souhaiteraient que le monde apprenne ce qu’est la Guinée ? Donc nous avons ce comité de réflexion qui a été mis en place. Et actuellement nous travaillons avec les différents bailleurs et organismes internationaux, tel que le PNUD pour justement voir comment encadrer ces jeunes pour qu’ils puissent tirer profit de cette participation de la Guinée. Nous avons également le soutien du centre de commerce international qui est prêt à nous accompagner pour voir comment est-ce que nous pouvons nous assurer que les produits par exemple qui vont être vendus sur la boutique dont une partie est faite par les jeunes entrepreneurs qui commencent leur carrière pour justement tirer profit de ce rendez-vous international.

Quel appel lancez aux autorités guinéennes pour leur appui constant ?

Nous travaillons de bonne intelligence avec les autorités guinéennes, des différents départements ministériels particulièrement. S’il y a un appel à faire c’est de leur demander de continuer à travailler avec nous. Nous sommes encore à une année de l’exposition, nous avons encore un an de préparatif. Donc nous souhaitons leur accompagnement. En plus de ces autorités, nous faisons aussi un appel au secteur privé ; nous souhaitons que le secteur privé aussi s’implique. Le secteur privé guinéen a aussi son rôle à jouer dans ces préparatifs pour que la Guinée puisse vraiment briller à Doubaï et tirer profit de ces opportunités.

Votre mot de la fin ?

Je remercie toutes les personnes qui ont pu faire le déplacement pour venir au festival, pour en apprendre plus. Malheureusement, c’était à Conakry et beaucoup de personnes ont eu des empêchements et n’ont pas pu venir. Il y a eu aussi de nombreux qui nous ont manifesté leur soutien à travers les réseaux sociaux. Pour cela nous en sommes extrêmement reconnaissants et très heureux. Nous sommes en train de voir également à travers le ministère en charge des investissements et le partenariat public privé, comment produire un mini festival à l’intérieur du pays pour permettre à un maximum de populations d’être informées sur la participation de la Guinée à Doubaï. Si je dois finir mon intervention, nous sommes encore à un an de l’évènement, nous avons encore un an à travailler tous ensemble pour nous assurer que cette exposition universelle de Doubaï soit l’occasion pour la Guinée de briller vraiment sur la scène internationale.

Merci Madame

C’est moi qui vous remercie

Entretien réalisé par Younoussa Sylla

Tél: 624 36 64 35

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