Bulldozer coal

L’Agence de protection de l’environnement reconnaît les risques sanitaires des particules fines émises par les centrales thermiques mais justifie les décisions de Donald Trump, quitte à édulcorer les données à l’avenir.

 »Nous mettons fin aux règlements intrusifs de l’EPA (Environnemental Protection Agency) qui détruisent des emplois… et augmentent le prix de l’énergie si rapidement et si considérablement », s’est félicité Donald Trump sur le site de la Maison Blanche hier.

L’administration Trump a salué la révision des restrictions de pollution imposées aux centrales thermiques par le Clean Power Plan adopté en 2015 sous la présidence de Barack Obama. Ces nouvelles mesures mettent fin à ce que le président Trump a longtemps qualifié de « guerre au charbon« , rapporte le New York Times le 21 août.

La proposition de l’administration Trump, appelée règle de l’énergie propre abordable, dite règle ACE (Affordable Clean Energy Rule), remplacera les réglementations plus strictes de l’ère Obama conçues pour lutter contre le réchauffement climatique en incitant les producteurs d’énergie à adopter des sources plus vertes.

L’affaiblissement proposé des règles sur les centrales au charbon s’inscrit dans le prolongement du plan d’assouplissement des émissions des automobiles lancé début août.

Dans son rapport d’impact publié le 21 août, l’Agence fédérale de protection de l’environnement révèle pourtant que ces nouvelles règles pourraient entraîner jusqu’à 1.400 décès prématurés par an d’ici 2030, en raison de l’augmentation des particules fines causant maladies cardiaques et pulmonaires, et jusqu’à 15.000 nouveaux cas de problèmes respiratoires majeurs.

 »Par rapport aux normes de performance qu’il remplace (c’est-à-dire le Plan de l’énergie propre de 2015), ce nouveau règlement devrait accroître les émissions de dioxyde de carbone (CO2) et augmenter le niveau des émissions de certains polluants atmosphériques qui nuisent à la santé humaine », souligne l’étude d’impact de l’EPA.

La contradiction de l’EPA

L’EPA se trouve dans une position contradictoire, à la fois censée éclairer les choix gouvernementaux et inféodée à ceux-ci. « La règle ACE rétablirait l’état de droit, permettrait aux Etats de réduire les émissions de gaz à effet de serre et fournirait une énergie moderne, fiable et abordable à tous les Américains« , a déclaré Andrew Wheeler, administrateur intérimaire de l’EPA appointé par M. Trump. « La proposition d’aujourd’hui donne aux Etats et aux communautés réglementées le cadre dont ils ont besoin pour continuer à progresser sur le plan environnemental tout en remplissant les orientations énergétiques du président Trump. »

Les études d’impact sur la santé des règles régissant les centrales au charbon résultent d’une exigence de longue date de l’EPA selon laquelle les nouvelles propositions réglementaires doivent faire l’objet d’une évaluation rigoureuse. Mais comme l’agence s’efforce d’assouplir la réglementation, elle a également pris des mesures pour restreindre l’évaluation de ses propres propositions.

Les critiques estiment que ces évolutions pourraient entraver des calculs tels que ceux rendus publics par l’EPA le 21 août. Par conséquent, il serait plus difficile d’évaluer les coûts et les avantages des nouvelles règles.

« Nous aimons le beau charbon de Virginie de l’Ouest« , a déclaré M. Trump lors d’un rassemblement politique mardi soir en Virginie-Occidentale, au cœur du pays charbonnier américain, rapporte l’édition du 21 août du New York Times. « Et vous savez, ce sont des choses indestructibles. En temps de guerre, en période de conflit, vous pouvez faire exploser ces moulins à vent, ils tombent très vite. Vous pouvez faire exploser des pipelines, ils s’en vont comme ça », a-t-il décrit en faisant un geste de la main. « Vous pouvez faire beaucoup de dégâts sur les panneaux solaires, mais vous savez ce que vous ne pouvez pas blesser ? Le charbon. »

Source: actu-environnement.com

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Résoudre : *
27 × 24 =