La problématique des déguerpissements sur les voies publiques est un sujet de préoccupation sur lequel je me suis plusieurs fois prononcé depuis des années dans les différents médias de notre pays et sur mes pages de communication dans les réseaux sociaux.

Par rapport aux opérations de libération de nos emprises routières et les avantages à y tirer pour tous, la sensibilisation pour une meilleure compréhension des tenants et aboutissants de celles-ci est d’une grande importance. Pour sa meilleure efficacité, l’exercice doit s’étaler sur le temps : avant, pendant et surtout après les opérations.

En menant cette sensibilisation avec doigtée, on pourrait réduire significativement les charges de l’État, en ce sens que non seulement les auteurs des encombrants physiques les enlèveront en partie d’eux mêmes, surtout ils ne récidiveront plus.

Pour cela, en renforçons davantage la culture citoyenne en matière d’espaces publics et d’infrastructures sociales de base en générale, celles relatives à la route en particulier.

En effet, nos populations doivent savoir qu’une emprise routière (à ne pas réduire uniquement au mode routier) s’appelle précisément en zone urbaine, la voie publique. Transversalement, celle-ci est composée de la chaussée et de ses dépendances, de différentes conduites enterrées et des marges de recule de part et d’autre, jusqu’à la limite de cette voie publique avec les domaines non affectés à elles (des domaines privés et autres). Tous ces éléments qui constituent un tout, ont chacun besoin de jouer un rôle spécifiquement important. La partie routière dans cet espace est destinée à la fluidité normale dans la circulation des véhicules sur la chaussée et la mobilité sûre des piétons sur des bandes acquises à cette fin. C’est pourquoi on appelle cet ensemble, » la canalisation fictive ». Le déguerpissement des encombrants physiques les concerne prioritairement. Les mêmes opérations ont aussi leur pesant d’or sur les autres parties de la même voie publique.

Les encombrants physiques sont des objets illicites sur les voies publiques, tels que les véhicules illégalement stationnés, les garages fantômes, les bâtisses de fortune et étales, les déchets solides, etc. … qui gênent cet espace de fonctionner normalement.

Le déguerpissement consiste par conséquent de débarrasser par contrainte les emprises routières concernées de ces encombrants physiques.

La libération des emprises routières permet donc à ce que les voies publiques nous satisfassent pleinement et longuement par rapport à leurs destinations.

Ainsi, notre compréhension de la notion du déguerpissement dans les règles de l’art et son accompagnement par nos populations elles-mêmes profitera à tous.

À défaut, le risque de voir nos routes nous servir moins n’est pas à écarter, y compris le fruit des investissements lourds en cours actuellement dans notre capitale.

Les conséquences liées aux encombrants physiques sur les voies publiques dans une agglomération comme grand Conakry, ont leurs implications:

☆ En tant que terreau facile pour les embouteillages;

☆ Sur le coût des transports et de certaines denrées alimentaires;

☆ Sur les rendements au travail;

☆ Sur l’insécurité routière (avec plusieurs cas mortels à Conakry, dans les rangs des étalagistes à même sur les chaussées).

☆ Dans l’insalubrité et la baisse de confort de vie en milieu urbain.

Les dégradations de nos routes se subdivisent en deux parties distinctes:

▪︎Les dégradations directes (classiques): émanent essentiellement des défaillances techniques. Celles-ci concernent les techniciens;

– Les dégradations indirectes: proviennent des multiples désordres faits à nos routes, comme les encombrements physiques et d’autres pratiques contraires au bon usage. Ceux-ci finissent par rendre nos voies publiques inefficaces. C’est au sein de nos populations que les commanditaires de ces actes proviennent.

Cette parenthèse nous prouve à suffisance que techniciens et populations, chacun en ce qui le concerne, ont leurs degrés d’implication dans la réussite ou dans l’échec de nos infrastructures routières.

Ensemble donc, agissons pour que nos voies publiques contribuent efficacement et durablement à notre mieux-vivre dans grand Conakry.

Balla Moussa Konaté

Ingénieur des ponts et chaussées

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Résoudre : *
23 − 1 =