Bruyante, polluée, étouffante, tentaculaire, Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), a depuis longtemps perdu la mémoire de la forêt qui l’environnait jadis. Près de 10 millions d’habitants s’entassent désormais ici : les plus chanceux logent dans des zones résidentielles tandis que la grande majorité cherche à survivre dans des cahutes en brique et en tôle.

Dans ces quartiers, oubliée la modernité. Les rues, défoncées, ne sont que l’ombre de celles que l’on arpente dans la zone d’affaires ; déchets et sacs plastiques, gris de poussière, s’accumulent au sol ; l’insécurité règne.

Nourrir sa famille y demeure une préoccupation quotidienne. Faute d’électricité régulière, le bois constitue la première source d’énergie des ménages et reste largement utilisé par les restaurateurs ambulants. Les arbres apportent aussi une – maigre – source de revenu pour bon nombre de Congolais, qu’ils soient producteurs, transporteurs ou commerçants de charbon de bois.

Autour de la ville, les forêts ont donc été peu à peu grignotées. Privés du couvert qui leur apportait fraîcheur et nutriments, les sols se sont eux aussi appauvris, faisant chuter des rendements déjà faibles au plus bas niveau de ceux de l’Afrique subsaharienne.

« Paradoxalement, ce sont les paysans – bien plus que les forestiers – qui sont les premiers responsables de la déforestation », se désole Olivier Mushiete, un belgo-congolais, ingénieur agronome de formation. Il explique que les paysans pratiquent la culture sur brûlis mais que, très vite, dès que la terre ne donne plus rien, ils n’ont d’autres ressources que de mettre le feu à de nouvelles zones de forêt…

Lu sur nationalgeographic

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