Des trafiquants d’espèces protégées ont été arrêtés au large du Togo, le 9 février dernier, avec 17 Tamarins-Lions dorés et 12 perroquets aras, espèces endémiques venant du Brésil. Quatre personnes dont un intermédiaire togolais, ont été déposées à la prison civile de Lomé.

environ trente kilomètres de ses côtes, un navire en panne de moteur, ayant lancé un appel de détresse, transportant des espèces protégées en provenance du Brésil. Quatre personnes dont un Brésilien et les trois autres de différentes nationalités se trouvaient à bord du navire dans lequel la première équipe marine de secours a fait une découverte inattendue de Tamarins-Lions dorés et de perroquets aras dans un état de conditionnement présumant le trafic.

Face à une telle découverte, une équipe composée de la marine togolaise et de la Brigade maritime a été constituée pour un second passage, afin de coordonner au mieux les opérations de sauvetage et d’assistance des espèces protégées en détresse. Une fois sur les lieux, les Tamarins-Lions dorés et les perroquets aras à bord du navire, n’y étaient plus. Comme si cela ne suffisait pas, trois personnes de l’équipage n’y sont plus dans le navire. Il ne restait que le cuisinier de nationalité surinamienne, qui nourrissait les primates et les perroquets depuis quarante jours, dans le navire.

Des investigations lancées, soutenues par des informations de la population locale ont révélé qu’il y’a eu un débarquement suspect d’équipages non autorisés sur les côtes. Pendant ce temps, les primates sont cachés à un endroit à la frontière Togo-Ghana. Les arrestations du Surinamien, du Commandant du navire et son assistant par la Brigade Maritime ont permis de dénoncer le cerveau de ce groupe de trafiquants, un israélien qui aurait déjà tenté de traverser sans succès la frontière pour le Ghana avec les Tamarins-Lions dorés puis s’est caché dans un hôtel. La Brigade maritime a immédiatement procédé à l’interpellation de ce dernier dans son hôtel, avant de prendre aussi plus tard, le complice togolais.

Les trafiquants après être arrêtés, ont été soumis à des interrogatoires et des procédures judiciaires ont été déclenchées en vue de répondre de leurs actes devant la justice. Ils sont en infraction, car ils ont, non seulement traversé la frontière maritime illégalement, mais sont aussi en possession des espèces en voie d’extinction et entièrement protégées, sans autorisations légales.

« L’ampleur de ce réseau de trafic d’espèces protégées souligne l’importance d’une collaboration internationale dans la lutte contre ce type de crime organisé. L’intervention rapide des autorités togolaises et l’engagement de la population locale ont permis de mettre un terme à cette activité illicite et de sauver les animaux impliqués », a déclaré Neyo Takougnadi, capitaine de Vaisseau.

Les espèces saisies ont été remises par le préfet du Golfe, au nom de l’État togolais, le vendredi 23 février 2024, à l’ambassadeur du Brésil au Togo, Nei Bitencourt, accompagné d’une délégation de la police fédérale du Brésil dépêchée pour la circonstance, qui a coordonné et pris des dispositions pour le convoi des espèces dans leur milieu naturel au Brésil.

L’ambassadeur du Brésil au Togo, Nei Bitencourt, a salué l’action des autorités togolaises et a souligné l’importance d’une vigilance continue de la part des administrations et de la population côtière pour prévenir de telles activités criminelles en mer. « Merci au Togo et à toute sa population d’avoir sauvé nos animaux. Merci beaucoup pour cette leçon de respect de la nature », a-t-il déclaré.

Outre son apport et son assistance multiforme au ministre de l’environnement et des ressources forestières (MERF), en mettant à nu toutes les illégalités de cette exportation dont les faux permis CITES, EAGLE-Togo a aussi apporté son assistance permanente aux animaux en état de détresse.

Les animaux ont été entretenus et nourris tous les jours et EAGLE-Togo a assisté les vétérinaires brésiliens dépêchés pour offrir des soins aux espèces fragilisées. Les trafiquants sont détenus à la prison de Lomé, avec l’intermédiaire togolais pour trafic international d’espèces entièrement protégées.

Selon le coordinateur national d’EAGLE-Togo, les autorités togolaises appuyées par les actions des organisations de la société civile, fournissent des efforts depuis plusieurs années afin de sortir le pays de l’image d’une plaque tournante du trafic international des espèces ou produits d’espèces fauniques.

Mais force est de constater que les trafiquants, selon le coordinateur, n’arrêtent à chaque instant de réfléchir au mode opératoire nouvel pour continuer d’utiliser le Togo comme une terre de transit facile.

« Cette saisie des Tamarins- Lions dorés et des perroquets aras suivie d’arrestations, en est un des cas d’illustration. Les regards doivent être beaucoup plus accentués au niveau du port et de l’aéroport qui sont des portes d’entrée et de sortie les plus utilisées par les criminels de faune sous des pratiques frauduleuses », a-t-il révélé, avant d’ajouter qu’il est soutenable aujourd’hui d’affirmer qu’une meilleure lutte contre la criminalité faunique ne peut résulter que d’une collaboration serrée entre acteurs étatiques et les organisations non étatiques telles que les ONGs, impliqués dans cette lutte.

Rappelons que les Tamarins-Lion dorés, une espèce rare exclusivement présente dans la forêt atlantique de l’État de Rio de Janeiro, et les perroquets aras, endémiques d’une région isolée de l’État de Bahia, étaient destinés à être vendus illégalement sur le marché international. Cette arrestation rentre dans le cadre des principes de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), dont le Togo est signataire.

Source: Presse 

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