Désormais, aucune femme ne doit mourir en donnant naissance. C’est l’objectif d’une rencontre internationale qui a démarré ce lundi 07 Mai 2018 à Conakry, dans un réceptif hôtelier. C’est l’initiative du l’UNFPA (fonds des nations-unies pour la population) qui, à travers les autorités guinéennes, a regroupé une centaine de communicateurs traditionnels et des religieux de neufs (9) pays africains, notamment du sud du Sahara, pour débattre de la question durant trois jours.

Il s’agit d’une conférence régionale sur la culture, la communication et le dividende démographique. Le but est d’outiller ces professionnels à porter des messages de sensibilisation à l’endroit de toutes les sensibilités sociales en Afrique de l’Ouest. Question de minimiser le taux de mortalité infantile, les mariages précoces et les grossesses non désirées.

Au menu des interventions, c’est le Président du Réseau National des Communicateurs Traditionnels de Guinée(RENACOT) qui a pris la parole pour adresser la bienvenues à ses hôtes. Dans sa communication, Dr Ismaël Pogba Gbanacé a noté que cette rencontre constitue pour lui une marche vers le progrès dans tous les pays ayant pris part à l’évènement.

« Nos pays connaissent des tumultes et des convictions sociales contractant avec d’impérieuses exigences pour le vaste chantier de construction nationale pour l’émergence. Notre région sub-saharienne est marquée par des indicateurs socio-sanitaires élevés. En effet, les mariages précoces, les grossesses précoces souvent non désirés contribuent fortement à des taux globaux élevés des décès maternels, néonatals enfantins et juvéniles. L’utilisation des méthodes modèles de planification familiale en dépit de tous les efforts louables déployés jusqu’à nos jours, il faut reconnaitre que cette utilisation peine à entrer dans les habitudes dans les ménages. Dans un tel contexte, il convient de rappeler et de souligner que l’Etat à lui seul ne peut pas tout faire. Plus que jamais la mobilisation et l’implication active de tous les segments de la société s’impose chacun selon son domaine de compétence pour faire un coup d’œil sur le rétroviseur de notre histoire. Une histoire qui fait paraitre qu’il a existé dans nos grands empires d’antan des agents de la stabilisation de la société qui étaient les communicateurs traditionnels, gardiens des coutumes et des traditions, des messagers de la sagesse populaire. Leur rôle était d’informer, de former, d’éduquer et de transmettre fidèlement les valeurs sociétales de génération en génération avec pour soucis majeur la préservation de l’harmonie sociale. Aujourd’hui les communicateurs traditionnels sont présents largement disséminés dans les différentes collectivités. »

Le ministre des sports, de la culture et du patrimoine historique, Sanoussi Bantama Sow, s’est exprimé au nom des autorités guinéennes pour rappeler que cette rencontre est un signe et un engagement personnel du président Alpha Condé pour redynamiser et stimuler le réseau des communicateurs traditionnels et des leaders communautaires dans les différents pays.

« C’est une tradition personnelle du chef de l’Etat pour œuvrer au côté des communicateurs traditionnels et religieux dans la réalisation de l’Afrique que nous voulons à l’horizon 20163. Redynamiser et stipuler le réseau des communicateurs traditionnels et des leaders communautaires, de proposer des actes d’intervention et un plan d’action budgétiser pour la promotion du dividende démographique dans les communautés. Le fruit de votre réflexion et de vos échanges seront certainement une suite potentielle à vos ardent désirs afin de contribuer à la mobilisation des communicateurs traditionnels et religieux pour l’accélération de la transition démographique et l’atteinte du dividende démographique dans les pays de la-sous-région ouest-africaine », dit-il.

Pour le Directeur Régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du centre, Monsieur Mabingué NGOM, les communicateurs traditionnels constituent le vecteur extrêmement important sur lesquels il faut compter pour accélérer le progrès en Afrique, notamment dans les pays au sud du Sahara.

« En Afrique au sud du Sahara, nous avons la possibilité de générer 500 millions de dollars des Etats-Unis chaque année si nous investissons dans le dividende démographique pendant trente ans. Je pense que cela mérite la mobilisation de tous », dit-il à l’entame de ses propos, avant de préciser de quoi ces communicateurs seront outillés durant l’atelier.

« Il s’agira de renforcer leurs capacités en leur donnant les détails qui vont les aider à avancer un peu cet excellent projet. Je pense qu’en les aidant à maitriser ces facteurs qui sont derrière les forts taux de mortalité maternelle, en les aidant à comprendre tous les problèmes liés au mariage précoce, à l’excision et les filles qui sortent pendant les cursus scolaires, je pense qu’ils seront outillés pour faire assez de messages avec toutes les sensibilités en tenant compte des réalités sociales pour que nous puissions avancer dans nos efforts. Ils vont investir un peu dans ce changement de comportement sans lequel il nous sera difficile de bâtir une Afrique forte », a noté le Directeur Régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du centre.

Pour clore, il a rassuré que la présente réunion sera couronnée de pleines de stratégies et de mesures qui pourront aider ces différents pays à se mettre en réseau en vue d’échanger les uns avec les autres pour apprendre des expériences concluantes.

Younoussa Sylla,

Tél : 657513361