Les Mutilations Génitales Féminines (MGF/E), qui désignent toutes les formes d’interventions non thérapeutiques aboutissant à une ablation ou une altération des organes génitaux féminins, ont des conséquences néfastes sur la sante des jeunes filles. Au cours d’un entretien accordé à l’AGP, le point focal des MGF à la Direction Nationale du Genre et de l’Equité du Ministère des Droits et de l’Autonomisation des Femmes, Souleymane Camara a fait savoir que la situation globale de ce fléau en Guinée est inquiétante.

« Au jour d’aujourd’hui suivant les résultats de l’enquête démographique de Santé Publique de 2018, la prévalence nationale est de 95%, chez les femmes de 15 à 49 ans, c’est-à-dire, les femmes en âge de procréer, chez les enfants (filles) de 0 à 14 ans, la prévalence est de 39% », a-t-il indiqué.

D’après lui, comparativement, à l’enquête démographique de santé 2012, la prévalence chez les femmes de 15 à 49 ans était de 97%, chez les filles de 0 à 14 ans.

Parlant des efforts fournis, le point focal des MGF à la Direction Nationale du Genre et de l’Equité a précisé qu’il y a eu des déclarations d’abandon dans plusieurs communautés et à date avec le concours des partenaires particulièrement l’UNICEF et l’UNFPA dans le cadre d’un programme conjoint, il y’a eu des déclarations d’abandon des MGF dans les communautés comme, Kindia, Kankan, N’zérékoré et dans d’autres.

« Les difficultés que nous rencontrons sont énormes, il faut comprendre que c’est une culture, une tradition donc ce sont les difficultés de compréhension des populations. Il faut que les populations comprennent qu’il faut abandonner cette pratique. L’expérience a montré que ce sont des pratiques qui ne sont pas très profitables, dans ce cas nous avons eu à mettre en place une expérience au niveau des cases, c’est-à-dire des cases d’initiations sans excision. Une autre difficulté, la pratique de l’excision est observée même dans les structures formelles de l’Etat, c’est-à-dire dans les centres de santé », a dénoncé Souleymane Camara.

Il a appelé à une prise de conscience sur l’abandon de cette pratique qui ne demeure pas une fatalité.

Pour terminer, Souleymane Camara a dit que dans un monde planétaire qui compte plus de 200 pays, cette pratique n’existe que dans 29 pays qui se trouvent en grande partie en Afrique au Sud du Sahara.

Aux dires d’une étude récente, 69 % des femmes âgées de 20 à 24 ans ont été excisées avant leur dixième anniversaire. En Guinée, les MGF/E sont largement perçus comme un rite d’initiation et il est fréquent que des groupes de filles de plusieurs familles soient excisées ensemble, à leur domicile ou dans des camps.