Les entreprises chinoises ont un rôle clé pour assurer le développement durable de l’Afrique et aider ses économies à faire face aux défis, comme les opportunités limitées des exportations, la faiblesse des infrastructures et le chômage, ont déclaré mardi des dirigeants chinois et africains du milieu des affaires.
Stimulées par la capacité de l’Afrique à proposer de nouveaux marchés et à soutenir leur croissance, de plus en plus d’entreprises lancent de nouvelles activités et utilisent des modèles coopératifs dans tout le continent. Elles sont attirées par l’essor considérable de l’Afrique dans sa mise à niveau de la consommation et ses nouvelles politiques pour bâtir des systèmes modernes de production manufacturière et de transport.
Justin Yifu Lin, l’ancien économiste en chef et vice-président senior de la Banque mondiale, estime que l’industrialisation et l’agriculture moderne devraient recevoir un soutien majeur en Afrique, grâce à la présence croissante des entreprises chinoises. L’expérience de ces entreprises en Afrique devrait également les aider dans leur quête de montée dans la chaîne de valeurs et dans la mise en place d’une plateforme plus importante pour la collaboration bilatérale.
Même si de nombreux pays africains ont pris confiance grâce à la rapidité de leur croissance économique, M. Lin estime que beaucoup d’entre eux continuent de faire face à des incertitudes du fait de leur contexte économique et des défis engendrés par leur structure économique singulière.
Il n’est pas rare de voir des nations africaines dépendre excessivement des exportations de ressources agricoles et naturelles, comme les céréales, le thé, le cuivre, le pétrole et le bois. Il est ironique que ces nations n’aient pas leur mot à dire dans le processus de tarification, explique Yewande Sadiku, la secrétaire exécutive de la Commission nigériane pour la promotion des investissements.
« Même si l’Afrique possède d’abondantes ressources naturelles, notamment du pétrole brut, des minerais et des produits agricoles, nous avons nos propres problèmes, note Caroline Kariuki, la présidente de l’Alliance du secteur privé du Kenya (Kepsa). L’exportation des produits africains — environ 70 % d’entre eux— sont des matières premières et ne permettent pas de réaliser beaucoup de profits. »
« C’est la raison pour laquelle, l’Afrique a besoin d’une bonne chaîne d’approvisionnement pour produire certains produits avec une valeur ajoutée, pas seulement le pétrole, le gaz naturel ou les produits agricoles, plutôt que de n’être qu’un expéditeur de matières premières pour différentes destinations étrangères. Si nous pouvons atteindre ces objectifs avec la participation des entreprises chinoises, nous pourrons bâtir les fondations pour un développement économique de qualité et améliorer les revenus de la population », souligne-t-elle.
Avec la coopération commerciale sino-africaine atteignant une nouvelle étape, il devrait y avoir une marge de manœuvre significative pour la diversification des économies et des exportations africaines sur le long terme, notamment dans la production manufacturière et l’agriculture, explique Khalil Laabidi, le président de l’Instance Tunisienne de l’Investissement (TIA pour Tunisia Investment Authority).
En plus de ces marchandises, les entrepreneurs chinois estiment que le commerce des services comporte également une large marge de croissance en Afrique, car de nombreux pays sur le continent manquent de structures adaptées de services pour le tourisme, d’aéroports et de services de transport aérien.
« Pour faire progresser plus encore le développement de la force de l’Afrique, nous allons apporter davantage de soutien, notamment en nous associant avec des banques commerciales et régionales africaines, afin de résoudre la question de l’asymétrie de l’information. Ainsi, les financements pourront mieux répondre aux besoins de l’Afrique et améliorer le secteur des services », explique Hu Xiaolian, le PDG de la Banque d’exportation et d’importation de Chine.
Li Xiaopeng, le PDG de l’entreprise d’Etat China Everbright Group, indique que son entreprise œuvrera pour augmenter le développement des activités de crédit-bail d’avions en Afrique — notamment en monocouloirs et en gros porteurs— et elle aidera également à construire et à opérer un certain nombre d’aéroports.
African Daily Voice (ADV)