La Banque islamique de développement (BID) et le ministère camerounais de l’Économie ont signé trois accords de prêts pour un montant total de 53,71 millions de dollars. Des financements qui doivent être investis dans le secteur agricole dans la région anglophone du Sud-Ouest, frappée par une grave crise sociopolitique depuis deux ans.
Ce sont au total trois accords qui ont été signés le 15 août dernier entre Alamine Ousmane Mey, ministre camerounais de l’Économie, de la planification et de l’aménagement du territoire et Sayed Aqa, vice-président en charge de l’Administration de la BID. D’un montant total de 53,71 millions de dollars, soit 46 millions d’euros (34,68 milliards de FCFA), ces prêts – rendus public jeudi 30 août par le ministre camerounais – visent à soutenir le projet d’infrastructures agricoles et de développement des chaines de valeur dans la région anglophone du Sud-Ouest jusqu’en 2023.
Environ 2 900 exploitations réparties dans neuf bassins de production bénéficieront de cette initiative, qui vise à accroître la productivité agricole et lutter contre la pauvreté en milieu rural. L’objectif affiché est la création de 10 000 emplois.
Tenter de limiter les conséquences économiques de la crise
Il s’agira, notamment, de produire et de distribuer 1,5 million de boutures de manioc, 750 000 et 6300 plants de cacaoyer et de citronnier, plus de 10 tonnes de grains de riz ou encore 175 000 pieds de banane plantain. Parallèlement 30 marchés et hangars seront aménagés, ainsi que 290 km de routes, sept centres de santé et dix blocs de salles de classe, selon les autorités camerounaises.
Présente au Cameroun depuis 1977, la BID dispose actuellement d’un portefeuille de 19 projets pour 46 opérations portant sur 992,8 millions de dollars (595,680 milliards FCFA). Ses domaines d’intervention concernent principalement le transport (43,20%), l’agriculture (28,27%), la santé et l’éducation (18,07%), l’énergie (4,58%), l’eau et l’assainissement urbain (5,14%).
Cette annonce intervient alors que la crise sociopolitique qui touche depuis bientôt deux ans dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun a un impact important sur la filière cacao.
« Beaucoup de producteurs ont abandonné les plantations pour se réfugier au Nigeria. Par ailleurs, des magasins de stockage ont été attaqués dans la zone », explique une source de Jeune Afrique. Conséquence : une partie des stocks reste bloquée dans les régions anglophones. Au terme de la campagne 2017-2018 qui s’est achevée le 15 juillet, le Cameroun s’est ainsi retrouvé 27 159 tonnes de stocks – un record dans l’histoire du secteur – contre 7212 tonnes lors de la campagne précédente.
JA