Plusieurs pêcheurs du port de pêche artisanale de Boulbinet ont été victimes de brûlures chimiques. D’après notre source, ces derniers auraient eu des contacts avec de l’eau souillée deversée en mer par des sociétés minières. Ces liquides toxiques ont entrainé des brûlures au niveau de leurs visages et leurs organes génitaux externes.

Après le drame, ils se sont rendus à l’hôpital national Donka pour des soins où leur prise en charge sera assurée par les autorités.

<<On a enregistré neuf (9) cas pour le moment à Conakry. Ils sont tous des pêcheurs du port de Boulbinet. Ils ont été à l’hôpital Donka pour des soins. Parmi eux , 5 ont passé la nuit, les 4 ont été libérés. Parmi les 5 qui ont passé la nuit, 3 ont été libérés aussi en fonction de leur gravité. Et 2 sont actuellement à l’hôpital. C’est l’Etat qui les prend en charge>>, explique Fodé Idrissa Kallo, secrétaire chargé des affaires extérieures, communication et information de la pêche artisanale.

Même si pour le moment, aucune compagnie minière n’a été identifiée d’être à l’origine de ces faits, mais ces produits chimiques seraient tout de même déversés par des navires miniers en activité dans les eaux guinéennes.

<<Pour le moment, on ne connaît la société qui a fait ça, mais ce sont les sociétés minières. Il faut comprendre qu’elles ont des zones de transbordement, notamment à Rio Pongo qui prend sa source à Fatala, il y en a aussi à Koukoudé, là-bas il y a une société qui est installée. Au niveau de ces lieux de transbordement, comme les eaux maritimes de Guinée ne sont pas si profondes, des gros navires qui viennent ne peuvent pas rentrer. Donc il y a des lieux qu’ils choisissent comme lieux de mouillage qu’on appelle bateau gare. C’est à dire, en quittant les autres pays, ils viennent vides. Mais sur la mer, ils prennent de l’eau. Donc l’eau là, à l’approche de notre zone, ils doivent se débarrasser de cette eau. C’est ce que la loi recommande quand-même. Et après ils prennent une nouvelle eau pour qu’ils puissent rentrer dans notre zone. Mais certains ne le font pas. Ils viennent d’abord dans notre zone de mouillage pour se débarrasser de cette eau, et cela trouvera que cette eau est mélangée avec des produits chimiques issus des nettoyages. Et quand vous vous êtes en contact avec ces produits, ça vous brûle.>>, a-t-il ajouté.

La côte guinéenne, longue de 350 km, compte aujourd’hui environ 17 ports miniers. Ce qui fait que les mouvements des navires miniers dans les eaux guinéennes impactent négativement les activités des pêcheurs et empêchent même les poissons de se développer.

<< L’activité minière a aujourd’hui un énorme impact sur la pêche artisanale, pas seulement le déversement de ces produits, mais aussi quand vous prenez la côte, tout est transformé en port minier. 17 ports miniers sont installés sur une côte de 350 km, et d’autres sont en projet. Alors si nous ne diminuons pas ces ports, est-ce que nous pouvons faire notre activité? Parce que là où les poissons doivent se reproduire et se nourrir, est aujourd’hui menacé par les mouvements des bateaux et des remorqueurs. Alors que s’il y a des bruits, les poissons vont avoir peur et ils vont fuir>>, a déploré le chargé des affaires extérieures de la pêche artisanale.

Il faut rappeler que les neuf (9) pêcheurs victimes  de brûlures sont pour la plupart d’origine sierraleonnaise et ghanéenne. Leur prise en charge est assurée par l’Etat guinéen.

La Rédaction

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