Agence Ecofin) – Depuis son record historique de prix à plus de 10 800 $ la tonne en mars, le cuivre a chuté de 13 % sur les marchés mondiaux. Indicateur de la santé économique mondial, Dr Copper est tributaire des difficultés actuelles rencontrées par les pays industrialisés, à cause notamment de la guerre en Ukraine.
Dans une note de recherche publiée mercredi, les analystes de la banque d’investissement américaine RBC Capital Markets estiment qu’il y aura un « léger » excédent sur le marché du cuivre en 2023 et en 2024. Cette situation s’expliquerait par une progression importante de l’offre mondiale conjuguée à un ralentissement de la demande.
Selon les détails relayés par Reuters, de nouvelles mines devraient en effet entrer en production au cours des prochains mois, notamment au Pérou avec Quellaveco et en Serbie avec Timok. Un afflux de cuivre sur le marché, qui contrasterait avec la faiblesse de la demande chinoise, premier consommateur du métal rouge.
Dans l’empire du Milieu, le regain des contaminations au coronavirus a entrainé depuis quelques semaines de nouveaux blocages qui font craindre une récession de l’économie. Si les mesures de relance du gouvernement chinois devraient contribuer à améliorer la situation, RBC estime qu’il est « peu probable qu’elles aient le même impact qu’en 2020 [la forte demande chinoise après le premier confinement en Europe avait soutenu la croissance record des prix du cuivre, Ndlr] ».
Ces différentes analyses amènent donc la banque à tabler sur un prix du cuivre à 3,75 $ la livre (environ 8 200 $ la tonne) au cours des deux prochaines années, alors que le métal rouge tourne autour de 4,32 $ la livre au comptant (environ 9 500 $ la tonne) le 1er juin.
En Afrique, notons que la RDC fait partie des pays qui vont contribuer à la hausse de la production mondiale avec le géant complexe de Kamoa-Kakula. La baisse du prix l’année prochaine ne devrait pas avoir de grandes incidences sur le développement de ce projet ainsi que d’autres menés par la Zambie, deuxième producteur africain, puisque les perspectives à long terme restent excellentes grâce à la transition énergétique.
Emiliano Tossou
