La 25ième conférence des parties sur le changement climatique se tient actuellement à Madrid en Espagne. Plus de 25 mille participants discutent de l’avenir climatique du monde. La Guinée et ses partenaires prennent part à cette rencontre de 2 semaines, pour essayer de présenter les projets et initiatives dans le cadre de l’atténuation et de l’adaptation au réchauffement climatique.

Le PNUD est justement l’un des partenaires privilégiés de notre pays dans cette lutte. C’est dans cette optique que le  « système d’information climatique et d’alerte précoce pour un développement résilient et d’adaptation au changement climatique en Guinée » vient d’être mis en place.

Professeur Mamadou Lamarana DIALLO est le Coordonnateur du dit projet. Il prend part aux travaux de la COP 25 de Madrid. Idiatou CAMARA, correspondante de Guinée mines nature l’a rencontré.  Lisez cet entretien

Parlez-nous de ce projet ?

Comme son nom l’indique, c’est un projet qui s’intéresse à l’amélioration du système d’information des données climatiques et hydrologiques, et les données sur la température, la pression, les débits des cours d’eau. Et donner un certain sens à leur utilisation pour gérer le climat dans son ensemble, notamment dans les zones les plus vulnérables de notre pays.

Quelle est l’importance d’avoir un tel système d’information, et quelle est sa nécessité ?

On ne peut pas parler du changement climatique sans apprécier l’allure avec laquelle ce climat est en train de changer. Pour savoir comment le climat change, il faut disposer des données. Ces données sont les informations sur l’évolution du climat, de l’hydrologie sur tous les grands cours d’eau au niveau national. Donc il y a suffisamment d’informations qu’il faut réunir qui sont indispensables pour apprécier l’évolution du climat. Le climat c’est une variable permanente, donc il faut savoir effectivement l’apprécier dans son ensemble. Et cela s’obtient grâce à l’utilisation ou l’implantation d’un système cohérent qui permet de mesurer la radiation solaire, la vitesse du vent, la température et tous les paramètres météo et hydrologique. Donc c’est ça la nécessité. Et la Guinée malheureusement en était dépourvue ; nous avons des installations très obsolètes. Maintenant les dernières années avec l’appui du PNUD, nous disposons de certaines installations en zones côtières, et dans l’espace Gaoual, Koundara, Mali. Et tout dernièrement aussi dans l’espace ABE, c’est-à-dire Kissidougou, Kankan, Faranah, Mandiana et Kouroussa.

Qu’est-ce que cela pourrait changer en termes de lutte contre le changement climatique ?

Ce système d’alerte précoce permettrait de prévenir les aléas climatiques qui causeraient des dégâts dans le domaine agricole, de la foresterie, de l’élevage, et humains.

En participant à la COP avec votre projet, quels sont vos objectifs ?

Au niveau de cette conférence, on a toujours besoin de ce qu’on appelle des évidences scientifiques. Les évidences scientifiques sont données justement dans le cadre du groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat en se basant sur les mesures. On est en train de dire que la température a évolué mais comment elle a évolué et de quel degré et à quel niveau. Et le projet concoure à cela. Et nous aurions souhaité échanger avec ceux qui ont eu déjà des projets pareils qui ont eu déjà de l’avance et qui ont mis en œuvre déjà des projets de ce genre, échanger avec eux pour prendre suffisamment d’expérience pour que nous ayons moins de difficultés ultérieures dans la mise en œuvre du projet en Guinée.

Comment comptez-vous collaborer avec les medias locaux, notamment les radios rurales ? Et qu’elle va être la stratégie de communication pour faire connaitre ce projet, pour que véritablement le système d’alerte précoce puisse prendre la forme sur le plan de la communication dans notre pays ?  

Il faut nécessairement mettre à la portée de l’utilisateur, les informations. On le fait pour ceux qui sont les plus vulnérables. Nous avons une petite expérience dans le domaine en menant le projet Gaoual, Koundara, Mali. Nous avons travaillé avec les radios rurales. Nous avons fait des bulletins d’information avec la direction nationale de la météo ; on les a diffusés même dans les langues nationales. Je crois que c’est l’un des actes du projet que nous pouvons utiliser au niveau du projet de système d’alerte précoce. Nous comptons maintenir suffisamment de relation avec les medias à tous les niveaux, et sur le plan local c’est-à-dire avec les communautés qui sont les plus vulnérables, et qui sont les plus affectées par les impacts du climat.

La stratégie est que nous sommes en train de monter, au niveau du programme environnement et développement durable, une stratégie de communication qui sera effectivement repartie sur les différentes composantes du programme. Donc nous comptons travailler en étroite collaboration avec les medias pour que ce que nous aurons comme résultats puisse atteindre la cible.

Entretien réalisé par Idiatou Camara depuis Madrid, pour Guinée mines nature

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Résoudre : *
11 × 12 =