Le conseil des ministres guinéens qui s’est réuni jeudi sous la présidence du chef d’Etat Alpha Condé a approuvé un projet de loi portant sur la prévention et la répression du terrorisme en Guinée, a affirmé le ministre de l’Information et de la Communication Amara Somparé.
Au cours de cette réunion, le ministre de la Justice Maitre Cheik Sako qui a soumis le projet de loi a rappelé que depuis plus d’une vingtaine d’années, le continent africain à l’instar d’autres régions du monde connaît une aggravation sans précédent du phénomène terroriste et d’autres formes de criminalité à dimension internationale.
Pour le ministre, « les difficultés pour les Etats et des institutions spécialisées à coordonner leurs efforts dans la prévention et la lutte contre ces fléaux ont permis aux organisations terroristes d’étendre leur influence et de semer la terreur et la mort de milliers de personnes ».
Ceci « porte atteinte à la souveraineté et à l’intégrité des Etats, tout en occasionnant des dégâts matériels et environnementaux considérables », a-t-il poursuivi.
Le ministre de la Justice a ainsi affirmé que la Guinée doit mettre en place une « politique sécuritaire cohérente », adaptée à l’évolution de la société guinéenne, à l’environnement sous-régional et régional, ainsi qu’au contexte international, dans le but de mieux assurer la sécurité intérieure et extérieure du pays, protéger les citoyens et leurs biens, promouvoir son développement social et économique.
« Des menaces réelles et potentielles ont souvent été proférées contre la Guinée à cause de sa participation aux missions de maintien de la paix dans le monde », a-t-il fait remarquer.
Selon lui, « l’expérience d’autres pays exposés au terrorisme à travers le monde a démontré que la législation pénale guinéenne même avec la révision du code pénal et du code de procédure pénale n’est pas adaptée pour mieux prévenir et lutter efficacement contre le terrorisme sous tous ses aspects et ses formes de manifestation ».
L’adoption de cette loi se justifie aussi par l’absence en Guinée de juridictions, de magistrats et d’officiers de police judiciaires spécialisés en matière de lutte contre le terrorisme.