Le ministre provincial des Mines, Lucien Lumano Makadi, a annoncé une série de mesures fortes visant à assainir l’exploitation minière illégale dans la province du Haut-Katanga. Lors d’une visite d’inspection dans le territoire de Kambove, la semaine du 13 septembre 2024, le ministre a ordonné l’arrêt immédiat des activités minières industrielles opérées illégalement sur un site artisanal à Mont Xavier, village Kasompe, par des ressortissants chinois et libanais. Ces derniers ont été arrêtés sur place.
Lors de son inspection, Lucien Lumano Makadi a également constaté la présence de militaires non autorisés sur plusieurs sites miniers appartenant à des entreprises en règle, ainsi que le transport illégal de minerais riches en cuivre et en cobalt par plusieurs camions.
La RDC, acteur clé du marché des matières premières, tire une grande partie de son économie du secteur minier, particulièrement du cuivre et du cobalt. Ces deux minerais représentent 90 % des exportations du pays, avec 80 % des exportations destinées à la Chine. En 2020, la RDC a produit 1,6 million de tonnes de cuivre et 85 855 tonnes de cobalt, se positionnant comme le premier producteur de cuivre en Afrique et le premier producteur mondial de cobalt. Le pays détient entre 60 et 70 % des réserves mondiales de cobalt, crucial pour l’industrie des batteries et des smartphones.
Face à ces enjeux stratégiques, le ministre Makadi a pris des mesures pour sécuriser la chaîne d’approvisionnement. Il a ordonné l’ouverture d’enquêtes judiciaires contre les individus impliqués dans cette exploitation illégale et demandé la création d’une commission d’enquête comprenant des membres de la société civile pour identifier les acteurs illégaux opérant sur les sites miniers.
Le ministre a également recommandé le rapatriement des ressortissants chinois et libanais en situation irrégulière, et a exigé que des sanctions soient prises contre les agents facilitant leur circulation sur le territoire congolais.
JUSTICIA Asbl, une organisation de défense des droits de l’homme active dans la région, a salué ces mesures comme une avancée vers une exploitation minière plus responsable et respectueuse des droits de l’homme. « Ces décisions courageuses sont cruciales pour assainir la chaîne de valeur des minerais en RDC », a déclaré Me Timothée Mbuya, président de JUSTICIA Asbl.
Ces actions sont conformes aux engagements de la RDC dans le cadre des Voluntary Principles on Security and Human Rights (VPS), visant à garantir des pratiques minières respectueuses des droits de l’homme et de la sécurité.