Jack Ma, le patron du géant du commerce en ligne chinois, a annoncé son départ au New York Times, vendredi 7 septembre. Pour le journal américain, ce retrait pourrait aussi être lié à l’interventionnisme croissant de l’État chinois dans le secteur privé.

Ce n’est pas la fin d’une ère mais “le début d’une ère”, a expliqué Jack Ma au New York Times, à qui il a annoncé qu’il quittait ce lundi ses fonctions à la tête d’Alibaba. Même s’il continuera à conseiller le groupe, l’ex-enseignant d’anglais “a dit qu’il occupera davantage son temps et sa fortune à se concentrer sur l’éducation, ‘j’aime l’éducation’ a-t-il dit”.

19e fortune mondiale

C’est en 1999 que M. Ma a fondé Alibaba, “l’une des compagnies de commerce et de paiement électronique les plus importantes du monde, transformant ainsi la façon dont les Chinois font et paient leurs achats”.

Grâce au succès d’Alibaba, son patron possède près de 40 milliards de dollars (environ 35 milliards d’euros), ce qui en fait la 19e fortune mondiale, selon l’agence de presse Bloomberg.

Des firmes chinoises comme Alibaba, Tencent, Baidu et DJ. com ont prospéré ces dernières années, se hissant presque à la hauteur des mastodontes rivaux américains comme Amazon ou Google, au niveau de leur taille et de leurs ambitions”.

Vendredi, Alibaba pesait quelque 420 milliards de dollars (environ 360 milliards d’euros) de capitalisation boursière à la bourse de Wall Street à New York.

Un patron vénéré

La correspondante en Chine du quotidien new-yorkais relève que “Jack Ma est admiré par de nombreux Chinois, certains d’entre eux ont mis son portrait chez eux pour le vénérer de la même façon qu’ils vénèrent le dieu de la richesse [Caishenye]”.

Pour l’auteur d’un livre sur l’aventure Alibaba, cité par le journal, “Jack Ma est le symbole de la richesse du secteur privé chinois […] et son retrait d’Alibaba va être interprété comme une frustration ou une inquiétude, que cela lui plaise ou non”.

L’État chinois “serre la vis”

Le New York Times souligne ainsi que ce départ a lieu au moment “où le climat des affaires se dégrade, avec Pékin et les entreprises étatiques qui sont de plus en plus interventionnistes à l’encontre des entreprises privées”.

Sous la présidence de Xi Jinping, l’industrie de l’Internet chinoise s’est développée et est devenue plus importante, poussant le gouvernement à serrer la vis”.

 

Source

Avec 1 300 journalistes, 13 bureaux à l’étranger et 125 prix Pulitzer, The New York Times est de loin le premier quotidien du pays, dans lequel on peut lire “all the news that’s fit to print” (“toute l’information digne d’être

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