En Guinée, l’État fait pression pour l’entré en production d’ici 2025 des gisements de fer de Simandou. Une nouvelle sortie de Rio Tinto, l’une des compagnies présentes sur le projet, laisse penser que cette échéance pourrait être respectée, même si l’histoire de Simandou appelle à la prudence.

La compagnie minière Rio Tinto a annoncé mercredi 6 décembre qu’elle devra investir un capital initial de 6,2 milliards de dollars pour le développement des blocs 3 et 4 du projet Simandou, en Guinée, avec comme objectif de livrer les premières tonnes de minerai de fer en 2025. Il s’agit de sa première estimation de coûts depuis plusieurs années pour ce projet qu’il détient par le biais d’une coentreprise (Rio Tinto Simfer) avec le gouvernement guinéen et le consortium chinois Chalco Iron-ore Holdings.

Alors qu’il présentait un plan d’investissement de 30 milliards de dollars pour l’ensemble des opérations du groupe sur les trois prochaines années (2024 à 2026), le PDG de Rio, Jakob Stausholm (photo), a indiqué que la majeure partie des dépenses ira vers Simandou. La compagnie réduit en effet progressivement ses importantes dépenses à la mine de cuivre d’Oyu Tolgoi en Mongolie. Le reste des fonds sera consacré, apprend-on, à d’autres projets de cuivre et de lithium.

« Il est bien sûr coûteux de construire une nouvelle mine de minerai de fer, car il faut également construire l’infrastructure, mais il s’agit de minerai de fer d’une qualité exceptionnelle, probablement la plus élevée sur la planète », a déclaré M. Stausholm, selon des propos rapportés par Bloomberg.

Approbation chinoise en attente

Si l’annonce de l’investissement de Rio Tinto a de quoi susciter de l’enthousiasme du côté de la Guinée, il est important de préciser qu’il n’implique pas automatiquement que le calendrier prévu à Simandou sera respecté. En septembre dernier, la presse internationale rapportait en effet que les partenaires chinois du groupe minier anglo-britannique n’ont pas encore obtenu l’approbation de Pékin pour débloquer l’autre partie des fonds nécessaires aux travaux, en raison de la lenteur administrative de la Chine.

« L’inquiétude est que si les partenaires [de Rio] n’obtiennent pas l’approbation de la Chine pour leur financement, l’argent s’épuisera », rapportait Agence Ecofin, citant un article de Reuters.

Toutefois, selon le PDG Jakob Stausholm, l’approbation des partenaires chinois devrait intervenir bientôt. « Je pense que nous sommes assez proches d’obtenir l’approbation des autorités chinoises, elle est imminente », a-t-il indiqué.

Enfin le bout du tunnel pour Simandou ?

Rio Tinto a indiqué mercredi que la coentreprise active sur les blocs 3 et 4 livrera ses premières tonnes de minerai de fer en 2025 et augmenterait ses exportations à environ 60 millions de tonnes vers 2028 ou 2029. L’échéance de 2025 confirmée par la compagnie est en ligne avec celle fixée par le président guinéen Mamadi Doumbouya aux partenaires du projet Simandou pour l’entrée en production de la mine.

Depuis son arrivée au pouvoir à la faveur d’un coup d’État, le président Doumbouya semble avoir impulsé une nouvelle dynamique dans le développement des quatre blocs du projet. Une convention a ainsi été signée pour la construction conjointe des infrastructures ferroviaires et portuaires du TransGuinéen, censées faciliter l’exportation du minerai de fer. Un chemin de fer de plus de 600 km sera notamment construit pour acheminer le minerai depuis Simandou jusqu’au port de Morebaya (Forécariah). Les coûts des travaux des différentes infrastructures, estimés à au moins 15 milliards de dollars, seront supportés par Rio Tinto Simfer et Winning Consortium Simandou (active sur les deux autres blocs de Simandou).

(Agence Ecofin)

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