Plusieurs parlementaires LREM veulent prendre à bras le corps la question des déchets plastique. Une pollution massive qui remet en question nos modes de vie, et qu’ils veulent combattre en impliquant toute la société.

Plusieurs parlementaires, menés par le député François-Michel Lambert (LREM – Bouches-du-Rhône), lancent une mobilisation en vue de restreindre les plastiques inutiles. Au regard de la pollution généralisée des mers et océans par les macro et micro déchets en plastique, les parlementaires veulent mobiliser la société : des consommateurs aux industriels du plastique en passant par les distributeurs. Le plastique représente environ 60 à 70% des déchets marins, en mer et sur les fonds, avec des apports de plusieurs centaines de tonnes par jour dans les mers européennes et un volume total d’environ 8 millions de tonnes par an dans l’ensemble des mers et océans.

Les acteurs sont bien conscients qu’il est illusoire d’envisager une dépollution à grande échelle. Il faut donc tout faire pour limiter l’arrivée des déchets dans les océans, ces derniers ayant pour principale origine les activités humaines à terre. Les parlementaires attendent une prise de conscience sur cet enjeu : « Acteurs, prenez-vous en main. C’est inéluctable. Citoyens, questionnez-vous ! », lance François-Michel Lambert.

Tout envisager même sortir les déchets plastique des décharges

Certains acteurs ont déjà pris position comme McDonald’s, Carrefour ou encore Lidl qui annonce retirer de la vente d’ici la fin 2019 les articles en plastique à usage unique comme les pailles, les verres, les assiettes, les couverts. « Ceux-ci seront remplacés par des produits à base de matériaux alternatifs et recyclables sur lesquels Lidl et ses fournisseurs travaillent actuellement« , précise l’enseigne.

L’objectif des parlementaires est donc de recenser, dans une stratégie co-construite, puis sur une plate-forme web toutes les solutions qui pourraient être mises en œuvre pour lutter contre la pollution plastique. De nombreuses pistes sont à envisager : fiscalité, réglementation, recherche, information, incitation. A chaque acteur ensuite de s’en emparer pour les mettre en œuvre à son échelle.

« Quatre pistes sont prioritaires : sortir les plastiques inutiles du marché, imposer des alternatives biosourcées, améliorer les circuits de valorisation et valoriser les déchets plastiques déjà enfouis« , estime François-Michel Lambert. Un rapport demandé par la loi pour une transition énergétique (LTE) doit évaluer les capacités techniques et économiques de ressortir de nos décharges le plastique. Le gouvernement ne l’a pas encore réalisé.

Un sujet complexe qui interroge toute la société

« L’interdiction de la vaisselle jetable, des coton-tiges et des microbilles plastique actée par la loi biodiversité est un premier pas. Mais il faut aller plus loin », estime pour sa part Frédérique Tuffnell, députée LREM (Charente-Maritime), auteure d’un rapport sur la mise en œuvre de la loi biodiversité. En attendant l’interdiction d’autres objets en plastique à usage unique, la députée recommande la mise en place d’une redevance sur ces produits pour financer des campagnes de ramassage dans les eaux sous juridiction française.

Mais comment définir un plastique inutile ? La Commission européenne a choisi de cibler les déchets les plus retrouvés sur les plages pour proposer une liste d’interdiction. Mais la question va bien plus loin. Par exemple, sur les emballages nécessaires pour isoler les fruits et légumes bios de leurs équivalents conventionnels. Le règlement bio prévoit, pour des raisons de traçabilité, ce type de séparation. Le sujet questionne donc bien plus nos modes de consommation qu’il n’y parait.

Pourquoi pas une COP sur les déchets plastique ?

Et c’est bien tous ces enjeux que le député Lambert souhaite mettre sur la table en impliquant toutes les parties prenantes. « On peut faire un bond en avant rapide, en un à deux ans, si tout le monde s’y met », se convainc le député qui espère également une prise de conscience mondiale à l’image du climat. A quand une COP dédiée aux plastiques ?

Pour l’instant, cette stratégie contre le plastique inutile est attendue pour fin septembre. Elle est ouverte à tous ceux qui souhaitent s’impliquer sur le sujet.

Lu sur actu-environnement.com

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