Le FNDC est précis, technique et percutant. Il gravite autour de plusieurs univers et s’inscrit dans une démarche particulière, conceptuelle et millimétrée. Fou de fraternité, ce bâtisseur de conscience a cimenté une certaine solidarité entre opprimés.
Les concepteurs du FNDC avaient donc vu juste en faisant de ce machin, pas un mouvement, pas une plateforme à part entière, mais, bien entendu, un état d’esprit. Outre quatre personnes qui sont en parfaite intelligence avec la suite, le FNDC n’est perceptible que dans les cœurs et l’esprit, avec un curieux talent de capacité de mobilisation, de résilience, mais aussi de résistance. Hybride et volontariste, le FNDC mixe les genres pour tisser une sorte de musique métissée qui swingue entre les sonorités guinéennes, africaines (comme le mouvement Y en a marre) pour se muer en véritable contre pouvoir, haute définition. A ce titre, l’état d’esprit du FNDC devient si étrangement une sorte de couleuvre prête pour la grande vendetta.
D’ailleurs, pour symboliser le combattant qu’il est devenu, le FNDC se glisse dans la peau de différents mouvements panafricains qui affrontent les Forces du Mal, ces canidés qui se sont révélés chef de meute au fil des épisodes qui broie tout, embastille et intimide.
Le FNDC a cette culture : marcher toujours en équipe.
Aujourd’hui, la junte dissout le FNDC avec pour motif : « Considérant que ce groupement de fait, organisé de manière hiérarchisée, disposant des administrateurs et des membres violents, mettant en péril l’unité nationale, la paix publique et le vivre ensemble, ne figure pas sur la liste des organisations non gouvernementales en République de Guinée, ni
sur la liste des collectifs d’association en République de Guinée et encore moins dans le répertoire des organisations non gouvernementales agréés en République de Guinée (…) le groupement de fait dit Front National de la Défense de la Constitution est dissout ».
Cette annonce de dissolution intervient alors que ce même FNDC créé en avril 2019, projette de nouvelles manifestations dans le pays le 17 août 2022. Par cette attitude, la junte radicalise les positions et fait sauter le verrou de la dernière chance relative au rassemblement des Guinéens autour de l’essentiel : la conduite paisible de la transition.