Depuis plusieurs années, l’exploitation minière est en pleine expansion en Guinée. Quel bénéfice pour les citoyens? C’est la question que se pose par ailleurs la plus part des guinéens. Pour en parler davantage, nous avons rencontré le coordinateur national de l’association des cheminots de Guinée, Aboubacar Camara. Dans notre entretien, il a commencé par rappeler l’objectif de la mise en place de leur association Achegui, avant de livrer son point de vue par rapport à la lutte contre la corruption dans le secteur minier guinéen.

« Nous avons mis notre organisation en place dans le domaine du transport ferroviaire, précisément pour la sécurisation ferroviaire. On a constaté qu’il n’y a pas mal d’accidents qui se produisent au niveau des voies ferrées. Donc nous avons jugé nécessairement de nous engager à lutter contre ces accidents à travers des campagnes de sensibilisation. Nous avons même organisé récemment une campagne de sensibilisation qui s’est tenue à Cosa à l’intention des femmes vendeuses qui viennent s’installer sur le long des rails. Donc on a lancé le message pour leur expliquer les dangers liés aux accidents ferroviaires ».

Faisant un regard rétrospectif sur les contrats miniers qui ont été signés par le passé entre le gouvernement guinéen et les entreprises minières pendant les différents régimes qui se sont succédé, le coordinateur de l’Association des cheminots de Guinée déplore certains dysfonctionnements qui surviennent lors de la mise en place de ces accords.

« Il faut que la donne change. Le contrat que la Guinée doit signer, il faut que le pays bénéficie en partie. En plus, ils doivent être en partenariat avec nous la société civile pour pouvoir apporter nos conseils en matière d’orientation, notamment en faveur de la population. En plus, dans la signature du contrat, il y a trois éléments qu’il faut prendre en compte. D’abord, il faut que le permis d’exploitation soit présenté, le plan d’étude environnementale soit présenté et le plan d’action du projet,  avant de valider complètement le projet ».

La corruption est un aussi un autre débat que nous avons évoqué avec notre interlocuteur. Pour lui, pour lutter contre ce phénomène dans le secteur minier, il faut nécessairement mettre en place un suivi avec des personnes responsables.

« Quand une société vient signer un contrat minier, il faudrait mettre en place une commission de suivi du contrat avec des personnes responsables. En ce moment, je ne dirais pas qu’il n’y aura pas de corruption, mais ça va réduire. D’ailleurs, le président de la transition a dit qu’il n’a pas d’amis pour la corruption. Donc je pense que c’est une volonté qu’il faut soutenir. Et nous, nous sommes prêts à l’accompagner dans ce sens. Mais il faut qu’ils mettent les moyens à notre disposition, nous qui sommes dans la société civile qui évoluons dans le secteur des mines. Qui parle de l’exploitation minière, parle forcement des chemins de fer. Donc ils doivent mettre des personnes responsables pour que la population puisse bénéficier des retombées de l’exploitation minière ».

Il faut rappeler  que la jeune structure Achegui compte organiser en mars prochain la deuxième phase de sa campagne de sensibilisation pour la lutte contre les accidents ferroviaires.

Sylla Youn

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