En Guinée, des adolescentes sont mariées avant même d’avoir 15 ans. La situation préoccupe le « Club des jeunes filles leaders de Guinée », une association qui milite pour le respect des droits des filles.

Ces jeunes activistes ont réussi à faire annuler des tentatives de mariages précoces. Elles sont plus de deux cents filles à veiller au respect des droits des filles dans tout le pays.

Les jeunes filles leaders de Guinée sont convaincues qu’il faut réagir pour éviter de nouvelles victimes des mariages forcés et précoces.

Pour arriver au bout du combat qu’elles mènent, elles sollicitent le soutien de l’autorité centrale. Les responsables de l’association ont été reçues par le Premier ministre guinéen, Ibrahima Kassory Fofana.

« Nous sommes là pour partager avec lui toutes les actions que nous sommes en train mener dans le cadre de l’émancipation de la jeune fille et aussi lui demander un soutien », explique Hadja Idrissa Bah, présidente du Club des jeunes filles leaders de Guinée.

« Nous avons besoin d’aide au niveau de la justice pour accélérer l’harmonisation des codes dont les lois ne sont pas en harmonisation », rappelle-t-elle.

Selon le code de l’enfant, en Guinée, tout être humain âgé de moins 18 ans est un enfant, alors que le code civil impose 17 ans comme âge minimum pour se marier.

Les jeunes filles leaders ont sollicité l’implication du chef du gouvernement sur ce point précis.

Ibrahima Kassory Fofana a promis de les aider, en reconnaissant que « toutes ces horreurs doivent disparaître dans nos sociétés civilisées ».

« Ces jeunes filles mènent le combat de nos enfants », a-t-il ajouté. « Nous avons le devoir civique de les appuyer. Nous ferons la plaidoirie auprès du système judiciaire pour que ces dichotomies soient enlevées ».

Pour Amavi Akpamagbo, représentant de Plan International, « lorsque nous parlons du mariage des enfants, il y a beaucoup d’amalgames qui font que cette pratique se perpétue dans le pays ».

« Il faut faire en sorte que chacun comprenne que ce n’est pas de leur intérêt que les filles soient mariées en bas âge, parce que cela détruit l’avenir de l’enfant, ça détruit toute une génération », soutient-il.

C’est l’une des raisons pour lesquelles il a proposé son appui personnel en tant que citoyen guinéen aux activités que les filles mènent à travers une caravane.

Le 22 août, la caravane s’est mise en branle dans les rues de Conakry. La campagne vise les marchés.

Partout, le message est le même, le mariage des enfants est une violation de leurs droits.

Selon Foulematou, membre Club des jeunes filles leaders de Guinée, « ce qui est choquant, c’est quand un enfant donne naissance à un enfant ».

« La fille peut être stigmatisée par son mari », insiste-t-elle. « Il peut la considérer comme une charge, il peut décider d’épouser une autre qui a un métier et qui a étudié. Ainsi, la première est rejetée avec ses enfants ».

Le Club des jeunes filles leaders de Guinée a fait annuler aux moins dix tentatives de mariages d’enfants.

Récemment, ces jeunes militantes des droits humains ont empêché la célébration du mariage d’une fille de 14 qui devait rejoindre son mari en Côte d’Ivoire.