L’Afrique de l’Ouest souffre de changements climatiques extrêmes : fortes pluies, sécheresse et inondations. Mais les moyens dont elle dispose pour s’en protéger sont très insuffisants. Au niveau mondial, les inondations provoquent davantage de catastrophes que n’importe quel autre événement climatique. Ajoutez à cela des périodes de sécheresse intense, et les conséquences économiques et humaines pour un pays peuvent être désastreuses. C’est le quotidien de certains pays d’Afrique de l’Ouest.
DES DÉGÂTS HUMAINS AVANT TOUT
Abdou Ali, hydrologue et chef du département Information et recherche au Comité Inter-État de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS) constate que « ce qui se passe actuellement, c’est l’augmentation des extrêmes : soit de la sécheresse, soit des inondations. C’est ce qui rend un peu difficile la question de l’adaptation au changement climatique parce que cela ne fait pas appel à un seul risque ».
En effet, selon un rapport sur l’« état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde », réalisé par plusieurs organismes de l’ONU : l’UNICEF, le Programme Alimentaire Mondial (PAM), l’Organisation Mondiale de la Santé, le Fonds de Développement International Agricole (FIDA) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, le couplage de ces changements climatiques extrêmes présente de nombreux dangers. La sécheresse peut provoquer des incendies de forêt, des maladies respiratoires, une diminution de la quantité d’eau et une pollution accrue de l’air. Les inondations quant à elles apportent aussi leur lot de malheurs : prolifération de rongeurs et d’insectes porteurs de maladies, destruction des cultures, contamination de l’eau, infrastructures endommagées et perturbation des services de santé.
Des conséquences qui n’améliorent pas le bilan humain déjà très alarmant de l’Afrique, où 256 millions de personnes vivent souffrent de malnutrition.
9 enfants sur 10 présentant un retard de croissance dans le monde vivent ainsi en Afrique.
QUELLES SOLUTIONS POUR Y REMÉDIER ?
Le rapport de la Banque mondiale « Pour que demain ne meure jamais : la Côte d’Ivoire face au changement climatique », plaide pour une mise en place urgente d’actions afin de rendre le pays plus alerte sur ces situations climatiques. Un avis soutenu par Daouda Konaté, directeur de la météorologie en Côte d’Ivoire, qui étend ce problème à l’Afrique entière. « Le financement des infrastructures, c’est un problème dans toute l’Afrique, parce que sans infrastructures, on ne peut pas avoir de prévisions fiables ». En clair, le manque de moyens financiers et de personnel dédiés aux prévisions météo n’est pas suffisant pour la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest qui doivent évaluer, prévoir et anticiper les fortes précipitations chaque année.
« Nos techniciens et nos ingénieurs ont besoin de renforcement des capacités pour pouvoir mieux faire face à la connaissance d’abord du climat et puis, anticiper les changements qui vont arriver. On a besoin des formations également. Il y a un défi à ce niveau » insiste Mamadou Cissokho, président d’honneur du Réseau des Organisations Paysannes et de Producteurs Agricoles de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA).
Un défi climatique, économique mais surtout humain.
Source: environnement-afrique.com