L’édition 2019 du classement Doing Business établi par la Banque mondiale pour évaluer la qualité de l’environnement des affaires a été publié le 31 octobre. Djibouti, le Togo et le Kenya gagnent de nombreuses places grâce à l’adoption de mesures d’assouplissement économique.

Les gouvernements se mettent aux réformes comme jamais, si l’on en croit le rapport Doing Business 2019 établi par la Banque mondiale et publié ce 31 octobre. Globalement, il est plus facile de créer une entreprise, d’obtenir un permis de construire, un crédit ou l’électricité, de franchir les frontières avec des marchandises, de payer ses impôts ou de régler un différend commercial dans les 190 pays étudiés.

Le record de 290 réformes atteint il y a deux ans est battu avec un pic de 314 réformes réalisées dans 128 économies. L’Afrique subsaharienne brille tout particulièrement dans ce palmarès puisque 40 de ses économies en ont mené 107 à bien.

Ce sont toujours la Nouvelle-Zélande, Singapour et le Danemark qui sont les premiers de la classe et la Somalie, l’Érythrée et le Venezuela, les derniers. Le premier pays africain, Maurice, pointe à la 20e place ; le second, le Rwanda, à la 29e et le troisième, le Maroc, à la 60e.

Optimisme

L’Afrique est en retard, certes, mais elle se remue pour attirer les investissements et aider ses petites et moyennes entreprises. Le pays le plus réformateur du monde est l’Afghanistan, mais Djibouti est sur ses talons, avec un gain de 55 places en un an. Le Togo et le Kenya progressent de 19 places et la Côte d’Ivoire de 17.

« Ces résultats impressionnants me rendent optimiste pour l’avenir de l’Afrique, commente Shanta Devarajan, directeur pour l’économie du développement et chef économiste par interim de la Banque mondiale. Les géants que sont la Chine et l’Inde ne sont pas les seuls à améliorer spectaculairement leur climat des affaires. Des petits pays comme Djibouti et même des pays fragilisés par des conflits comme la Côte d’Ivoire y parviennent aussi ».

Corrélation entre la formation et le succès des réformes

Le rapport s’est aussi penché sur l’importance de la formation dans le succès des réformes. Les statistiques font apparaître que le temps moyen pour les formalités douanières est 34 % plus bas dans les pays dont les douaniers ont reçu une formation adéquate que dans les pays où celle-ci n’existe pas.

« C’est très bien de décider des réformes, explique M. Devarajan, mais celles-ci ne concernent pas que le ministre qui les a prises. Il faut faire comprendre leur intérêt aux fonctionnaires chargés de les mettre en œuvre et leur donner la formation pour les réussir. Nous avons constaté une vraie corrélation entre cette formation et les progrès d’un pays dans le classement Doing Business. Mais un dernier ingrédient est nécessaire pour améliorer le climat des affaires : le soutien de la population aux réformes qui ne peut être obtenu que par la communication via les médias, y compris quand ceux-ci sont critiques ! »

Classement Doing Business 2019
Pays Rang 2019 Rang 2018
Maurice 20 25
Rwanda 29 41
Maroc 60 69
Kenya 61 80
Tunisie 80 88
Afrique du Sud 82 82
Botswana 86 81
Zambie 87 85
Seychelles 96 95
Djibouti 99 154
Lesotho 106 88
Namibie 107 106
Malawi 111 110
Ghana 114 120
Swaziland 117 112
Égypte 120 128
Côte d’Ivoire 122 139
Ouganda 127 122
Cap Vert 131 127
Mozambique 135 138
Togo 137 156
Sénégal 141 140
Niger 143 144
Tanzanie 144 137
Mali 145 143
Nigeria 146 145
Mauritanie 148 150
Gambie 149 146
Burkina Faso 151 148
Guinée 152 153
Bénin 153 151
Zimbabwe 155 159
Algérie 157 166
Éthiopie 159 161
Madagascar 161 162
Soudan 162 170
Sierra Leone 163 160
Comores 164 158
Cameroun 166 163
Burundi 168 164
Gabon 169 167
Sao Tome & Principe 170 169
Angola 173 175
Liberia 174 172
Guinée-Bissau 175 176
Guinée équatoriale 177 173
République du Congo 180 179
Tchad 181 180
Centrafrique 183 184
RDC 184 182
Soudan du Sud 185 187
Libye 186 185
Érythrée 189 189
Somalie 190 190