Depuis plus d’un siècle, les Guides du monde célèbrent chaque année, « la journée mondiale de la pensée ». Une journée qui marque la naissance du créateur du mouvement, Robert Baden Powell et de son épouse « diversité, inclusion et de équité » est le thème de cette année.
Pour en parler, nous avons rencontré la commissaire internationale des guides de Guinée ANGG, Madame Idiatou CAMARA. Avec elle, il est question du sens de cette journée, des objectifs du guidisme et des défis de l’association mondiale des guides et éclaireuses AMGE dans le monde et en Guinée.
Madame la commissaire générale des guides de guinée, dites-nous c’est quoi le guidisme et quels sont ses objectifs ?
Merci Madame pour cette opportunité, le guidisme est un mouvement qui regroupe aujourd’hui plus de 10 millions de femmes et de filles à travers le monde. Crée, par Robert Baden Powell je parle du scoutisme, il s’est vite rendu compte que les garçons et les filles n’avaient pas les mêmes besoins, donc, son épouse Olave a voulu, à coté du scoutisme qui est un mouvement mixte, créer une qui regroupe que des filles et femmes, pour une meilleure évolution. Les objectifs, c’est de rendre la jeune fille autonome, et mère de demain. Ceci passe par la valorisation des dix doigts, comme on le dit. Il faut le dire, les mains ce n’est pas seulement pour manger, mais il faut les utiliser pour soi, sa famille, et toute sa nation.
Pour y arriver, les filles et femmes apprennent des pratiques entrepreneuriales, comme la saponification, la teinture, le leadership, la couture, les travaux manuels, qui lui permettent de se prendre en charge, pour contribuer au développement socio-économique du pays.
Quelle est le sens de la journée de la pensée, pourquoi cette appellation ?
Cette journée c’est pour célébrer le double anniversaire de naissance du fondateur du mouvement Baden Powell et son épouse Olave. C’est également une manière de penser à nous-mêmes, à nos proches à notre pays, pour savoir ce qui va dans notre société, et ce qu’on apporter en termes de changement qualitatif autour de nous.
Quelle est l’histoire du guidisme en Guinée, elle remonte à quand ?
Le Guidisme remonte à 1907, vous voyez que ça ne date pas d’aujourd’hui. A travers les mouvements de pionniers, qui ont été assez dynamiques sous le régime du Président Ahmed Sékou TOURE et jusque maintenant, dans une moindre mesure. Nous sommes aujourd’hui près de 5 mille membres à travers tout le pays.
Parmi les activités réalisées par notre association qui est, je le rappelle présente dans le monde entier. Nous avons organisé le premier forum national de la jeune fille en 2005, ce qui a pris de l’ampleur avec maintenant un réseau ouest-africain. Nous avons aussi, à notre actif, plusieurs séances de formation, de sensibilisation sur l’assainissement avec la collaboration de la commune de Kaloum à l’époque. Des campagnes de sensibilisation sur les mutilations génitales féminines dont l’excision, la lutte contre les grossesses précoces et la lutte contre le VIH SIDA à travers l’’information et la sensibilisation ont été réalisées.
Nous avons en projet la construction des forages à l’intérieur du pays, dans des localités où le besoin se fait vraiment sentir. Mais pour cela, nous avons besoin de l’accompagnement et de l’appui de partenaires nationaux et étrangers.
Souvent le guidisme est confondu au christianisme qu’en est-il réellement ?
Vous avez parfaitement raison, et vous faites bien de poser la question. Nous sommes souvent confrontés à ce problème. Mais je voudrais saisir cette opportunité pour éclaircir ce point qui me semble très important. Nous accueillons toutes les religions et mêmes celles qui n’ont pas de religion peuvent être membres de notre organisation.
J’en suis une preuve éloquente, je suis musulmane, il y’a des protestantes, bref, c’est un mouvement qui reçoit tout le monde sans distinction, d’ethnie, d’appartenance, toutes les confessions sont les bienvenues.
Votre mot de la fin pour les jeunes filles et femmes qui vous lisent ?
Vous remercier tout d’abord pour cette belle opportunité qui me permet de m’adresser à toutes celles et ceux qui vont me lire. Ensuite demander aux femmes d’être autonomes, de se battre pour elles mêmes, leur entourage et la société toute entière. Je souhaite que nous soyons à l’avant-garde de la préservation de la paix, avec ces moments difficiles engendrés par les crises sociopolitiques que notre pays traverse en ce moment. Les femmes doivent parler et agir en paix.
Un entretien réalisé par Maimouna BANGOURA