Les investissements pour protéger l’environnement sont en baisse. C’est ce que révèle une enquête de l’INSEE auprès de quelque 11.000 entreprises françaises de plus de 20 salariés appartenant aux secteurs des industries extractive, manufacturière et de la production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné, mais aussi des industries chimique, agroalimentaire, de la métallurgie et des produits métalliques, des produits minéraux, bois et papier, de la production de combustibles et de carburants.

En 2016, 38 % des établissements industriels, employant 20 salariés ou plus, ont réalisé des investissements ou des études pour protéger l’environnement. Ils y ont consacré 1,4 milliard d’euros, soit une baisse de 13 % par rapport à 2015. Ces dépenses sont plus fréquentes dans les grandes entreprises : 86 % des établissements de 500 salariés ou plus ont engagé des dépenses antipollution contre 25 % des établissements de 20 à 49 salariés.

Les investissements constituent l’essentiel des dépenses (80 %, soit 1,1 milliard d’euros). Ils ont nettement diminué en 2016 (– 17 % après – 2 % en 2015 et – 3 % en 2014). Les montants consacrés aux études ont pour leur part augmenté de 5 % par rapport à 2015 et représentent environ 300 millions d’euros.

Par rapport à 2015, deux secteurs, la métallurgie et dans une moindre mesure les industries agroalimentaires, ont réduit leurs investissements dans l’achat de matériels entièrement dédiés à la protection de l’environnement.  »Ce repli pourrait en partie s’expliquer par la fin de cycles d’investissement antipollution dans certaines grandes entreprises, dans un contexte de législation environnementale inchangée », note l’INSEE.

Réduction de 12% des dépenses courantes pour protéger l’environnement

En 2016, 40 % des investissements antipollution visent à éviter ou à limiter les effets des activités industrielles sur la qualité de l’air (288 millions d’euros) ou sur l’équilibre du climat par l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (159 millions d’euros). Les autres dépenses importantes concernent les eaux usées (197 millions d’euros), les déchets (145 millions d’euros) et les sols (123 millions d’euros). Quelque 46 % des investissements en matériels sont destinés au prétraitement, au traitement ou à l’élimination de la pollution : ils permettent aux établissements de réduire l’impact négatif de leur activité.

En 2016, les dépenses courantes pour protéger l’environnement s’élèvent à 2,9 milliards d’euros, soit une baisse de 12 % par rapport à 2013. La moitié de ces dépenses est affectée aux paiements de redevances, de cotisations et de taxes, 61 % de ces paiements étant liés à la récupération et au traitement des déchets.

Par ailleurs, 21 % des dépenses courantes contribuent au fonctionnement des équipements entièrement dédiés à l’environnement. 15 % correspondent à des achats de services et des frais internes consacrés au management environnemental (certifications aux normes Iso, bilan environnemental, frais de personnel ayant une activité en rapport avec l’environnement…). Enfin, 10 % concernent d’autres dépenses : primes d’assurance versées contre les risques de pollution, achats de produits destinés à la protection de l’environnement autres que ceux nécessaires au fonctionnement des équipements spécifiques.