Le salon des productions locales « Label Guinée » prend fin ce dimanche 6 novembre 2022 au complexe sportif et culturel de la Bluzone de Kaloum. L’évènement cent pour cent Made In Guinée a regroupé durant six jours plusieurs centaines d’entrepreneurs et des PME guinéennes venus de Conakry et de l’intérieur du pays. L’évènement a été l’occasion pour promouvoir les productions locales dans les secteurs tels que l’agrobusiness, l’artisanat, le tourisme, la mode et bien d’autres services, à travers notamment les expositions et ventes.
D’autres activités sont été organisées telles que les tables rondes, les panels, des conférences-débats, tout ceci pour promouvoir chez les populations guinéennes les avantages économiques, sociaux et environnementaux de la consommation des produits locaux.
Aux dires des organisateurs, l’activité a été un espace qui avait pour objectif de promouvoir le talent et le savoir-faire guinéens afin de réduire la dépendance du marché guinéen aux produits importés.
Dans un entretien réalisé avec un membre du comité de pilotage de Label Guinée, Adramet Barry, Consultant spécialiste en contenu local, nous confie que l’organisation de ce salon est tout simplement un défi qui s’est imposé suite au constat. Lisez !
Radioenvironnementguinee : Bonjour Monsieur Adramet Barry !
Adramet Barry : Bonjour !
Radioenvironnementguinee : Nous sommes à la deuxième édition du salon des productions locales, intitulé « Label Guinée ». Nous sommes presqu’à la fin de l’évènement, mais dites- nous, quel est l’objectif de l’organisation de cette activité ?
Adramet Barry : Merci pour la question ! D’abord, nous avons lancé ce projet l’année dernière, c’est un défi suite au constat que nous avons fait que c’était presque impossible de retrouver nos produits locaux faits en Guinée par des guinéens, et par manque d’espace et d’exposition-vente de ces producteurs. Alors, suite à cette enquête, on s’est retrouvé avec beaucoup de guinéens qui s’inventent et qui se lancent dans l’entrepreneuriat surtout l’entrepreneuriat de la gastronomie et de la transformation, et certains dans la mode. Donc on s’est dit écoute, il n’y a aucun espace ici aujourd’hui on est submergé par des produits qui viennent des autres pays surtout la qualité fait défaut aussi mais nos marchés sont submergés, on les porte avec tous les risques qu’on court. D’où l’idée de lancer ce projet.
Donc c’était vraiment un défi l’année dernière mais un défi réussi, parce que l’initiative est de Mohamed Bangoura Bang’s. Il a contacté un certain nombre d’amis avec lesquels il avait déjà travaillé où certains sont déjà spécialisés dans ces domaines, dans la promotion, dans le marketing etc. Donc c’est comme ça qu’on est arrivé à la première édition qui s’est tenue au mois d’octobre de l’année dernière aux chapiteaux By Issa, il y a eu une semaine d’activité, mais pendant la semaine il y avait non seulement des espaces expos-ventes, ensuite il y avait des thématiques et un thème central de chaque année qui sont développés sous forme de panel, de table ronde et d’atelier. Donc du lundi au vendredi nous avons eu des thèmes qui ont été débattus sur les différents secteurs, et c’est ce qui nous a conduits à un certain nombre de chiffre avec plus de 5000 visiteurs l’année dernière, plus d’une centaine de jeunes formés à travers le même programme et des entreprises exposantes, ça aussi nous étions sur la centaine. Et après l’évènement, on a fait un état sur ce qui s’est passé et nous sommes arrivés à conclure qu’il fallait vraiment travailler sur cet espace, le rendre permanent pour qu’on ait une fois dans l’année. Un espace où les producteurs se rencontrent pour leur permettre aussi au-delà de la vente de se créer un réseau, de rencontrer d’autres professionnels qui travaillent aussi pas seulement dans la production mais aussi dans la commercialisation des produits. Donc nous sommes arrivés à la deuxième édition que nous avons lancée le 31 octobre de cette année.
Alors, vous avez lancé la deuxième édition qui s’achève bientôt, mais dites nous quelle est sa particularité par rapport à l’année dernière ?
En termes de chiffre, nous ne pouvons pas vous donner maintenant parce que nous sommes à un jour avant la clôture, c’est à partir de la semaine prochaine qu’on va pouvoir donner les statistiques non seulement en termes de vente, parce que ce que j’ai oublié de dire qu’il y a eu beaucoup de vente l’année dernière, il y avait des espaces où les guinéens pouvaient retrouver leurs propres produits.
Donc la particularité de cette année, c’est plutôt le thème. On choisit toujours un thème qui sert de fil conducteur de toutes les activités du salon. Donc cette année c’était « Les PME, booster du Made In Guinée ». Et c’est ce qui nous a emmenés aujourd’hui à mobiliser non seulement un certain nombre de producteurs qui étaient avec nous l’année dernière mais beaucoup sont venus aussi parce qu’ils avaient entendu parler de l’activité l’année dernière à travers la radio, la télévision ou les réseaux sociaux, qui sont venus même s’inscrire et prendre un stand pour exposer. Et l’autre chose intéressante, c’est l’implication des ministères sectoriels, parce que cette année c’était sous le patronage de trois ministères : le ministère du tourisme et de l’artisanat, le ministère de l’agriculture et le ministère du commerce, tous ces trois ministères ont concouru aussi à la réussite de cette activité, j’ai dit réussite parce que nous sommes au sixième jour de label Guinée, édition deux, donc je me dis personnellement que c’est une grande satisfaction en tant que membre du comité de pilotage. Donc nous avons choisi les thèmes selon les secteurs d’activités de chaque département ministériel avec un thème transversal surtout tout ce qui est promotion de l’entrepreneuriat et de Made In Guinée en République de Guinée.
L’autre particularité aussi c’est par rapport à la gratuité de l’accès. L’accès est complètement gratuit c’est pour permettre aux consommateurs de venir à acheter, et c’est seulement comme ça qu’on peut accompagner nos producteurs locaux.
Et une autre particularité aussi c’est qu’on a impliqué beaucoup d’universités qui ont participé à l’évènement. Il y a l’université française de Guinée et certaines universités publiques qui ont participé comme public et qui ont discuté avec les professionnels. Donc ces discussions, ces panels et tables rondes ont permis à ces jeunes aussi de se positionner pour se dire voilà moi je fais du marketing, je suis un Bachelor en marketing, finance ou logistique, donc certains sont venus exposer et ceux qui n’ont pas exposé sont venus partager leur expérience avec d’autres jeunes. C’est aussi une autre particularité de cette activité. C’est vraiment un rendez vous de donner et de recevoir qu’on a constaté.
Certains exposants se plaignent des conditions de vente peu favorable, ils font allusion à la chaleur qu’ils ressentent un peu dans les stands. Quelles dispositions vous envisagez pour éviter cela à la prochaine édition?
Certainement oui, mais comme c’est la première fois si vous avez bien remarqué Label Guinée était délocalisé de Chapiteaux pour cet espace à la Bluezone de Kaloum. Et certainement on sent cet espace plus proche des gens, donc on s’est dit qu’en développant une activité comme ça si on transforme cet espace en un espace de promotion de produits locaux. Deuxièmement, comme c’est la première édition ici nous avons fermé des endroits qu’on aurait pas dû fermer pour laisser passer l’air, ça c’est des choses qui seront corrigées parce qu’on en a discuté toute la semaine, et donc il y a pleine de choses qui vont se corriger si c’est ici évidemment qu’on va le faire l’année prochaine, mais beaucoup d’endroits qu’on a fermés on aurait pas dû le faire pour que ça laisse passer de l’air , c’est tout. Mais les conditions dans lesquelles les gens travaillent nous intéressent beaucoup et leur feedback aussi on attend, le retour par rapport à comment ils ont vécu cette semaine d’activités, ça nous intéresse, nous avons des volontaires, des jeunes qui sont en train de travailler à recueillir toutes ces suggestions et les problématiques, et après on verra comment les corriger. Nous sommes à la deuxième édition on est encore en train de marcher à quatre pattes, donc espérons que la troisième édition pleine de choses vont se corriger mais l’objectif c’est vraiment d’être plus proches à la communauté, aux producteurs locaux et ne pas les emmener dans les espaces où eux même vivent les illusions dans les grandes hôtels et tous ça.
Depuis une semaine vous partagez cet espace avec beaucoup d’exposants venus de Conakry et de l’intérieur du pays. Quel message à leur endroit ?
C’est très important, parce que dans le cadre du partenariat avec le Ministère de l’Action sociale, des représentants de beaucoup de CAF sont venus de l’intérieur du pays, et pour nous ça c’est fondamental. L’autre côté aussi, il y a le corps entrepreneurial des personnes qui vivent avec un handicap qui sont même membres du comité de pilotage cette année pour organiser cet évènement avec nous. Et le plus important aujourd’hui c’est de réfléchir parce que nous on n’a pas la solution et c’est un évènement qui nous appartient tous, on vit évènement après évènement on fait le point on se dit qu’est ce qu’on fait et qu’est ce qu’on peut améliorer et est ce que Label Guinée vous convient comme ça. Donc on réfléchit ensemble pour construire la troisième édition. Moi je n’ai pas de conseil à leur donner parce qu’on offre un espace, mais de l’autre côté quand on vient dans un espace comme ça, la première intention que tu as c’est sur la qualité des produits des autres, comment t’améliorer, tu discutes avec les gens, on te donne des conseils comment améliorer ton produit. C’est tout ça Label Guinée pour moi. Tu sors de la semaine enrichi, tu apprends beaucoup dans les échange avec les autres, tu vends et tu écoules tes produits. Nous avons cinq ministres qui sont passés mais qui ont discuté avec chacun pendant les pauses. Ils font le tour des stands pour discuter avec tout le monde. Donc ça aussi nous espérons que ces éléments là soient tombés dans de bonnes oreilles.
Un mot de la fin à l’endroit de vos partenaires ?
D’abord, je parlais de l’Etat, le gouvernement à travers la primature, et les trois ministères, ensuite Enabel, le PNUD, nous avons Rio Tinto qui nous a accompagnés et un certain nombre de medias aussi qui nous ont accompagnés tels que vous par exemple. C’est pour vous dire que nous touchons tout le monde. Donc l’objectif est que tout le monde participe à cette activité.
Merci Monsieur Adramet Barry !
Je vous remercie
Sylla Youn, pour radioenvironnementguinee.org et guineeminesnature.com