Lors de la Journée de la Terre le 22 avril, 35 institutions catholiques ont annoncé leur décision de se désinvestir des énergies fossiles de façon complète ou partielle, suivant ainsi l’exemple de 60 autres (voire ci-dessous les informations sur l’annonce précédente en octobre) et portant donc le total à 95.

Vous trouverez ci-joint le CP en français (et en anglais), et la liste complète des institutions ici.

A noter que cette année, le G7, le G20 et la COP24 seront présidés par des pays à majorité catholique (Canada, Argentine et Pologne), et où les catholiques ont une forte influence.

Parmi ces 35 institutions, on trouve notamment Caritas Internationalis, une organisation d’aide humanitaire directement rattachée à l’Eglise catholique, basée au Vatican et dont plusieurs dirigeants sont nommés par le Saint-Siège. Cette décision envoie donc un signal fort à toutes les institutions catholiques du monde : aujourd’hui, investir dans les énergies fossiles n’est pas compatible avec la foi catholique.  Pour son président, S.E. le cardinal Luis Tagle : « Les pauvres souffrent beaucoup de la crise climatique et les énergies fossiles sont parmi les principaux moteurs de cette injustice. C’est pourquoi Caritas International a décidé de ne plus investir dans les combustibles fossiles.Nous encourageons nos organisations membres et d’autres groupes ou organisations liés à l’Eglise à faire de même. »  (cf CP)

D’autant qu’en parallèle, trois grandes banques catholiques rejoignent le mouvement (la banque Pax, la banque Im Bistum Essen eG et Steyler Ethik Bank, bilan combiné : 7,5 milliards d’euros), « afin de donner aux investisseurs institutionnels catholiques des options responsables et de faire face au changement climatique » selon le CP.

En Afrique, six institutions catholiques ont décidé de se désengager. Elles sont situées au Cameroun (Sœurs du Tiers-Ordre de Saint-François), au Kenya, au Nigeria, au Rwanda et en Ouganda. Allen Ottaro, directeur exécutif fondateur du Réseau catholique de la jeunesse pour la durabilité de l’environnement en Afrique du Kenya, a déclaré : « En tant que jeunes et en tant qu’Africains, nous vivons en première ligne de la crise environnementale. Nous nous efforçons de jouer notre partition  pour résoudre ce grand défi. Nous encourageons fortement les responsables à faire leur part. »

En France, le Secours Catholique-Caritas Internationalis, membre du réseau mondial Caritas Internationalis et forte de 67 000 volontaires, annonce un désinvestissement partiel à hauteur de 10 millions d’euros, décision prise indépendamment de Caritas Internationalis et qui en fait, de loin, le plus gros « désinvestisseur » de cette salve. Pour Véronique Fayet, Présidente du Secours Catholique-Caritas France : « Nous sommes fiers que le Secours Catholique-Caritas France rejoigne aujourd’hui le mouvement de désinvestissement, car il est important pour nous de contribuer à la construction d’un monde juste et solidaire, et de prendre un engagement concret dans la lutte contre les changements climatiques, qui partout dans le monde impactent les plus pauvres. »

D’autres institutions faisant partie de l’Eglise catholique rejoignent le mouvement, comme Communauté Mission de France, un diocèse de la région parisienne, ainsi que l’archidiocèse de Luxembourg et celui de Salerno-Campagna-Acerno en Italie.

Cet engagement commun des catholiques à se défaire des énergies fossiles est coordonné par le Mouvement Catholique Mondial pour le Climat, qui annonce également son désinvestissement. Pour son directeur exécutif, Tomás Insua : « Quand il s’agit de protéger notre maison commune, nous n’avons pas un moment à perdre. Il est important de se départir des combustibles fossiles pour faire baisser rapidement l’arc des émissions. Ce Jour de la Terre, nous nous réjouissons de rejoindre le mouvement croissant des institutions catholiques s’éloignant de l’énergie sale et vers une meilleure sauvegarde de la création. Le leadership de l’église sur cette question n’a jamais été aussi important. » (Le Mouvement Catholique Mondial pour le Climat est une organisation internationale de plus de 650 organisations membres et des milliers de catholiques répondant à l’appel du Pape François pour protéger notre maison commune).