Cet interlocuteur, Michel Yao, est un activiste international, formateur-consultant sur la question de la migration. Dans un entretien, il raconte la vie de certains africains vivant en Europe, qui se retrouvent parfois dans des situations irrégulières voire compliquées, privés de leur doit, mais utilisant cependant les moyens au prix de leur vie pour y arriver, sans pour autant savoir ce qui les attend dans ces pays d’outre mer.

On vous propose de lire ci-dessous l’intégralité de l’entretien accordé à la rédaction de guineeminesnature.com.

« C’est une ignorance de la part de certains africains qui voyagent en Europe. C’est aussi une ignorance de la part de certains européens qui reçoivent des africains. Ce n’est pas tous les africains qui quittent pour aller en Europe et qui sont à l’aise.

On sait qu’en Afrique, certains fuient la guerre, d’autres par manque de moyens de survie, et c’est pourquoi ils viennent en Europe pour chercher du  travail. Mais il faut que nous aussi nous soyons au courant de ce qui se passe là-bas.

Les européens ont des lois et ils fonctionnent avec ces lois. Et c’est toujours difficile pour les africains de comprendre ce qui se passe là-bas. C’est difficile pour certains pays d’avoir même l’agile, et les gens ne savent pas tout cela.

Nous, on a fait des recherches, on a parlé avec des gens qui ont fait 10 à 15 ans sans jamais avoir d’agile. Et si tu n’as pas l’agile, tu ne peux pas avoir le permis de travail. C’est-à-dire que la vie devient finalement difficile pour toi.

Il y a d’autres qui se prostituent, et d’autres vendent de la drogue. Or c’est des choses quand ils sont au pays ils ne peuvent pas le faire. Et là-bas ils sont dans les besoins, donc ils sont obligés de le faire.

Aujourd’hui les Italiens ont leur contrôle partout. Il y a moins de bateaux pour sauver les gens en mer. Donc les africains n’ont qu’à comprendre que ce n’est plus comme avant de prendre le bateau et arriver en Europe calmement et se chercher une maison, se nourrir et devenir riche.

Comme les européens aussi ne comprennent pas exactement ce qui se passe en Afrique, ils ne veulent plus de nous ».

Décryptage réalisé par Younoussa Sylla, pour guinéeminesnature.com