Visionnaire, ambitieuse et prolifique, Mariam Sy est une journaliste de formation qui fait partie aujourd’hui du modèle de réussite en Guinée. Après treize années d’expérience professionnelle entre l’administration publique et privée, Mariam Sy affiche toujours son ambition de servir son pays la Guinée. Dans cinq ans, elle veut être parmi les femmes guinéennes qui dictent leur loi dans les instances de prise de décision.

Dans un entretien qu’elle a accordé à notre rédaction, la Directrice marketing de Cellcom invite la jeunesse guinéenne à façonner leur vision de voir le monde en vue de parvenir à leurs objectifs. Lisez…

Vous êtes journaliste, aujourd’hui vous faites de la communication pour les institutions depuis quelques années. Quel a été le motif ?

Quand je suis arrivée à l’université, je voulais d’abord faire de la communication. Je suis de la première promotion du journalisme de l’Université Kofi Annan. Donc quand on est arrivé, il n’y avait pas encore la filière Communication. Quand on a commencé, la première année était très intéressante. En deuxième année, on a créé la radio de l’école qui était Kofi Fm. Donc en deuxième année déjà, moi j’avais commencé à travailler à Sabari Fm où j’ai fait quatre ans, après je suis allée à Nostalgie Fm j’ai fait deux ans. Donc j’ai commencé à faire carrière dans le journalisme et ça me plaisais beaucoup. Mais entre temps, quand j’étais à Nostalgie, il y a Cellcom qui m’a débauchée à l’époque pour venir travailler comme Chargée de Communication. Après deux ou trois ans, j’ai quitté Cellcom, j’ai rejoint l’administration publique. Je suis allée donc à l’EDG (Electricité de Guinée) où j’ai fait quatre ans. Donc je suis toujours journaliste. C’est vrai que je fais le métier de communication mais je suis toujours journaliste.

Aujourd’hui vous faites la communication institutionnelle. Quelles ont été vos difficultés pour la première fois quand vous avez été dans l’administration publique?

Au début, ce n’était pas facile pour moi. Surtout quand je suis allée dans l’administration publique, c’était encore plus compliqué. Par exemple pour une société privée comme Cellcom pour faire la communication, il faut vraiment aller vers la vision de l’entreprise. Et à l’EDG qui est aussi une grosse administration publique, la communication doit être axée sur la vision déjà du ministère de tutelle, de la Direction Générale. Il fallait s’adapter à tout ça. Je ne dirais pas que c’était difficile, mais c’était plutôt une performance de plus.

Nous avons appris que votre passage à l’EDG a changé beaucoup de choses.  Quelles sont-elles ?

Ça a été un peu difficile. Quand j’ai quitté Cellcom pour arriver à l’EDG, j’ai trouvé qu’ils n’ont ni site web, ni un support de communication. Et à l’EDG, la tranche d’âge est très élevée. Quand je suis arrivée, j’étais la plus jeune dans toute l’entreprise de 1500 et quelques employés. Dieu merci la Direction était dirigée à l’époque par les patrons de Veolia, donc il fallait s’adapter, il fallait travailler sans pour autant offenser les autres. Alors, j’ai pu faire un site web pour eux, une page Facebook et  j’ai pu mettre en place une forme de communication. Aujourd’hui quand il y a des coupures par exemple les gens ne sont pas autant fâchés qu’avant. Je pense que j’ai pu faire quelque chose quand même et je suis fière de mon passage là-bas.

Maintenant que vous êtes retournée à Cellcom il y a quelques mois pour occuper le poste de Directrice marketing. Comment vous vous sentez?

Je me sens mieux ici. C’est ici que j’ai appris beaucoup. Tout ce que je sais du marketing comme vous pouvez l’entendre j’ai appris à Cellcom. Je l’ai appris avec mon ancien patron dont j’occupe la place aujourd’hui. C’est une fierté pour moi de revenir dans cette entreprise pour faire de mon mieux, pour rehausser en plus le niveau, améliorer la qualité du service. Et j’espère pouvoir le faire. En 2023 les gens pourront voir beaucoup de changement et d’amélioration.

Aujourd’hui, vous êtes un modèle pour les jeunes guinéens. Quel message lancez-vous?

Vous savez la vie, ce n’est pas facile. Je ne suis pas de ces femmes qui vont juste prôner  leur réussite. Moi par exemple, de mes treize années d’expérience professionnelle, j’ai eu beaucoup de difficultés. Quand vous étudiez et que vous n’avez pas forcement les parents qui ont les moyens qu’il faut, ce n’est pas du tout facile. Quelqu’un qui a étudié avec tous les moyens nécessaires, quand il échoue on va plus l’en vouloir. Mais quelqu’un qui étudie alors que ses parents n’ont pas les moyens, c’est difficile. Moi j’ai perdu mon père quand je faisais le bac, donc ça n’a pas du tout été facile. Je me dis qu’il ne faut pas blâmer ceux qui font recours à autre chose. Par exemple aujourd’hui, même quand je vois une fille faire une chose pour subvenir à ses besoins on ne peut pas toujours l’en vouloir parce que vous ne connaissez pas réellement ce que les gens traversent. Parfois les filles qui font ces choses si elles ne font pas ça, la famille ne peut se nourrir. Donc il s’agit plutôt d’attirer leur attention qu’il y a une autre forme de réussite. Donc il faut plus de sensibilisation, puisque la vie ce n’est pas du tout facile.

C’est quoi votre rêve pour les années à venir ?

Dans les cinq prochaines années, j’aimerais être parmi les femmes de ce pays qui dictent leur loi. Aujourd’hui je suis en train de me former. Je travaille la journée, la nuit je vais à l’université pour suivre les cours. Je suis en train de faire mon master en communication et marketing à l’université française de Guinée. Donc dans deux ans quand j’aurais mon master j’aimerais bien être ministre de la Communication pour changer les choses, faire différent.

Votre mot de la fin ?

Aujourd’hui les femmes ont la clé pour faire ce qu’elles veulent. Je pense que toutes les femmes qui sont peut être à un niveau de responsabilité comme moi, doivent communiquer, faire plus de sensibilisation pour que nos sœurs qui sont en train de grandir prennent l’exemple sur nous. Donc c’est à nous de montrer vraiment le bon exemple à suivre.

Merci Madame !

Je vous remercie !

Entretien réalisé par Younoussa Sylla, pour guineeminesnature.com

Tél : 624 36 64 35