Le 8 septembre dernier, une plainte contre Mamadi Doumbouya a été déposée à Paris pour « complicité de torture » et « homicides
volontaires ». On en sait un peu plus sur cette plainte.

En effet, pour Maîtres William Bourdon et Vincent Brengarth, il s’agit d’une nouvelle action judiciaire d’importance entreprise pour le FNDC, qui prolonge les initiatives précédentes. Nous avons été saisis par ce collectif et par des victimes des crimes commis en Guinée à l’occasion des manifestations des jeudi 28 et vendredi 29 juillet et mercredi 17 août 2022. Après tout, « Devant l’absence de toute possibilité crédible que des investigations soient ordonnées en Guinée, nous avons fait le choix de saisir la justice française. Il est urgent que des poursuites soient diligentées pour stopper la spirale mortifère de la junte au pouvoir. Les autorités judiciaires françaises en ont légalement la possibilité. Suffisamment d’éléments existent pour qu’elles en apprécient positivement l’opportunité, en dépit de l’existence de considérations purement politiques qui pourraient y faire obstacle. »

Dans une interview accordée au journal Le Point Afrique, les avocats rappellent que, selon les informations en possession des plaignants, le colonel Mamadi Doumbouya aurait la nationalité française en plus de la nationalité guinéenne, ce qui est de nature à fonder la compétence des juridictions françaises. Or, en tant que membre du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) et président de la Transition, nous considérons, en l’état des éléments transmis par le FNDC et les familles, qu’il ne fait aucun doute que le colonel Mamadi Doumbouya occupe un rôle central dans la répression actuellement à l’œuvre en Guinée contre la société civile. Aucune immunité ne nous semble au surplus pouvoir être excipée dans ce cas de figure particulier.

Les avocats estiment Mamadi Doumbouya ne saurait être considéré à proprement parler comme un Président de la République, en l’absence de tout processus démocratique et compte tenu des conditions par lesquelles il a pu accéder au pouvoir, à la faveur d’un coup d’état militaire : autrement dit par la force des armes plutôt que par la voie des urnes. Cette plainte a été déposée des chefs de complicité d’homicides volontaires ainsi que de tortures, ce qui nous apparaît restituer son possible rôle dans la direction des opérations.

Abdoul Wahab Barry, www.kababachir.com