Le 9 décembre de chaque année est déclaré journée internationale de la corruption. Cette journée permet de sensibiliser le monde pour faire connaitre le rôle de la convention adoptée  par les nations unies en matière de lutte contre la corruption.

En Guinée, les autorités en ont mis l’occasion à profit pour animer une conférence de presse, ce lundi 9 décembre, autour de certaines mesures de lutte contre le fléau.  Conférence qui a regroupé plusieurs départements et services en charge de la lutte contre la corruption, ainsi que les institutions internationales et ambassades accréditées en Guinée.

Prenant la parole, le Directeur du Bureau de réception des plaintes à l’Agence Nationale de Lutte Contre la Corruption, Sayon CAMARA, estime que « la corruption est un crime grave qui affaiblit la société, freine le développement sociale et économique, et accroit la pauvreté en détournant les investissements nationaux et étrangers des secteurs où ils sont les plus nécessaires. Elle affaiblit le système éducatif et sanitaire, privant ainsi la population des composantes fondamentales d’une vie décente », dit-il tout en annonçant quelques mesures de lutte contre la corruption en Guinée.

Pour le Directeur Pays Adjoint du Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD), Eloi KOUADIO, la question de corruption est synonyme de gouvernance. Il articule son argument autour de quelques piliers du Plan National Développement Economique et Social qu’il cite :

« Le premier pilier vous interpelle sur la question de la gouvernance. Il me plait de signifier ici que la question de corruption est essentiellement de gouvernance. Un constat nous amène à dire que l’échec des institutions, c’est le manque de capacité à gérer la société au moyen de système équilibré, de frein ou de contrepoids sociaux judiciaires, politiques et économiques qui font que la corruption s’installe… »

S’agissant des mesures de la lutte contre le fléau, le Ministre en charge des Investissements et des Partenariats Publics Privés, Gabriel CURTIS, a précisé que le gouvernement guinéen a pris toutes les dispositions nécessaires pour faire respecter et appliquer les décisions de l’Etat.

« Selon le rapport 2011 et 2017 de l’agence nationale de lutte contre la corruption, le volume de pots de vin en Guinée avoisine en moyenne six cent milliards de francs guinéens (600.000.000 GNF) chaque année. La même source indique que les opérateurs économiques déclarent avoir payé près de cinq cent milliards (500.000.000.000 GNF) par an, en payement non officiel. Et 75% des entreprises affirment faire des cadeaux pour obtenir des contrats », énumère le ministre Gabriel Curtis.

« Ainsi, suivant les instructions du Président de la République et du Premier Ministre, l’objectif du gouvernement vise à établir l’autorité de l’Etat en menant une lutte sans repris contre la corruption, et  promouvoir la bonne gouvernance pour mettre fin à ces déperditions financières », dit-il, avant d’ajouter.

« En Guinée, il existe un arsenal juridique légal ainsi que des organismes dont le rôle est de lutter contre le fléau. Mais l’on se rend compte que la perception de la corruption bien que s’améliore en Guinée, mais ne reflète pas ce qui existe actuellement. Donc c’était une manière pour nous de vulgariser tout ce qui existe comme organe et cadre législatif de lutte contre la corruption. C’est important que le grand public et le secteur privé sachent qu’ils ont des recours quand ils font face à des faits de corruption », soutient Gabriel Curtis au micro d’une vingtaine journalistes.

Selon le FMI, la corruption sur le plan international coûte au moins 2000 milliards de dollars chaque année dans le monde. En 2018 la transparency internationale a estimé que le continent africain reste en dernière position en termes de perception de la corruption. Il obtient à cet effet une moyenne de trente-deux (32) sur une échelle allant de zéro (0) à cent (100).   Ont fait savoir les autorités

A suivre…

Sylla Youn, pour Guinée mines nature